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Art et Culture

Duga d’Abdoulaye Dao et d’Hervé Eric Lengani : Une histoire de « Charognards »

Publié le mercredi 27 fevrier 2019  |  aOuaga.com
Duga
© aOuaga.com par DR
Duga d’Abdoulaye Dao et d’Hervé Eric Lengani : Une histoire de « Charognards »
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Le film Duga (les charognards) des réalisateurs burkinabè,Abdoulaye Dao et Hervé Eric Lengani, fait partie des trois
(03) films burkinabè qui sont à la conquête de l’Etalon d’or deYennenga à cette 26 e  édition du FESPACO. Projeté dansl’après-midi de ce mercredi 27 février 2019 au ciné Burkina,c’est une foule immense de cinéphiles qui a pris d’assaut lasalle pour suivre ce long-métrage qui raconte l’histoire deRasmané, veuf et sans emploi, qui a eu de la peine à inhumerson ami Pierre décédé en ville et dont le corps a été interditd’accès au village.

Après Apolline Traoré avec son film Desrances projeté mardi,c’était au tour aujourd’hui des réalisateurs burkinabè, AbdoulayeDao et Hervé Eric Lengani, de présenter leur œuvre communeintitulée, Duga (Charognards) ce mercredi 27 février 2019. A laprojection de ce long métrage d’1h45 mn en compétition officiellede l’Etalon d’or de Yennenga, cet après-midi, la salle du CinéBurkina a refusé du monde. Par manque de places assises denombreux cinéphiles qui tenaient à suivre cette production ont dus’asseoir à même le sol dans les allées de la salle. Mais que raconte Duga ?

Duga pose le problème de la solidarité dans nos contrées dont denombreux observateurs de la vie sociale sont unanimes d’ailleursà dire qu’elle s’effrite beaucoup. Jugez-en vous-mêmes : Rasmané Zongo apprend le décès de son ami, Pierre Coulibaly. Il décideainsi d’aider la veuve et sa fillette pour l’inhumation du corps deson ami au village.

Après maintes difficultés pour réunir la somme nécessaire au transport du corps jusqu’au village, en cours de
route il reçoit un appel d’un parent l’informant que la famille du défunt interdit l’inhumation du corps dans son village. Rasmané se retrouve donc avec un cadavre frais sous la main ne sachant pas quoi en faire. Il ramène le corps en ville. Ses tentatives auprès des différentes communautés religieuses (musulmane, catholique, protestante) pour l’aider à enterrer son ami sont vaines. Mais où sont passées ces valeurs africaines que sont la solidarité et la
compassion ? Sont-elles perdues à jamais ? Oh que non, pas totalement. La preuve : quand Rasmané se résolut à se tourner vers un groupe de jeunes rastas, tenanciers d’un kiosque à café devant sa cour et dont il n’appréciait pas la compagnie, ils se prêtèrent volontiers pour l’aider. Les Charognards comme ces jeunes se faisaient appelés se sont mobilisés pour que Pierre, l’ami de Rasmané, ait une dernière demeure. «Ce film pose le problème de la méconnaissance de l’autre. Comme vous l’avez vu, les chrétiens ont refusé d’enterrer le cadavre parce qu’il n’a pas un des attributs de sa communauté, les musulmans et les autres aussi. Tout cela parce qu’on n’a pas appris à le connaître, on le rejette. Oui nous sommes nés différents mais cela ne veut pas dire que l’un est supérieur à l’autre. Le message dans ce film est universel et intemporel. Ce que nous vivons actuellement avec les attaques que nous subissons, c’est que les terroristes n’ont pas appris à connaître l’autre, c’est pour ça qu’ils rejettent l’autre,
qu’ils tuent. Rasmané avait l’aide juste à côté de lui et est allé chercher ailleurs sans succès. C’est dire qu’on ne sait jamais d’où peut venir l’aide. Il ne faut sous-estimer personne », a su résumer un des réalisateurs, Hervé Eric Lengani, à la sortie de la salle. Duga, c’est aussi l’histoire d’une veuve et de son innocente fillette, Rosine, qui ne se savent pas vers qui se tourner ? Et que dire de ce bébé abandonné qui a du mal à trouver une famille ou structure
d’accueil ?

Duga, c’est enfin un scénario bien tracé et retracé par des comédiens qui ont su jouer leur rôle. En témoigne les tonnerres d’applaudissements dans la salle à certaines séquences. Ce film, doit aussi sa qualité à ces techniciens chevronnés qui ont su des images et du son impeccables. Après avoir séduit le public, Duga pourra t-il conquérir le cœur du jury ? Réponse au soir du samedi 2 mars.

Halima K
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