Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a pris part ce jour à Niamey, à la première conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission climat pour la région du Sahel. Trois autres chefs d’État du continent, Alpha Condé de Guinée, Idriss Deby Itno du Tchad et Denis Sassou N’Guesso du Congo, ont aussi fait le déplacement de Niamey, une participation qui « témoigne de notre convergence de vues sur les enjeux climatiques » selon Mahamadou Issoufou, le président du Niger et hôte de la conférence.
Cette conférence a d’abord l’ambition de répondre à l’urgence climatique au Sahel. Le dérèglement climatique dans cette région de l’Afrique, qui s’étend de la côte Atlantique du Sénégal jusqu’à Djibouti au bord de la Mer rouge, est réel. Les effets induits des fortes variabilités climatiques se mesurent en termes de dégradation des terres, de manque de pâturage, d’insécurité alimentaire pour des millions de personnes.
C’est le constat établi par les participants à la conférence. Le chef de l’Etat nigérien, président de la Commission climat pour la région du Sahel, a affirmé avec force qu’il existe un lien entre changements climatiques et terrorisme. Il explique alors que la naissance et le développement de Boko Haram est l’une des conséquences de la variabilité climatique dans les pays du bassin du Lac Tchad. Mahamadou Issoufou a également tiré sur la sonnette d’alarme, les réfugiés climatiques, en indiquant que la majorité des 250 millions de migrants attendus à l’horizon 2030 seront des sahéliens.
Et pourtant l’Afrique n’est pas responsable des changements climatiques, encore moins les pays du Sahel, ce qu’a reconnu François de Rugy, Ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire de France, car le continent n’est responsable que pour l’émission de seulement 4% des gaz à effet de serre.
En dépit de ce tableau inquiétant, les dirigeants du continent restent optimistes, et ils l’ont signifié à Niamey. Ils conviennent avec leur homologue du Niger que le Sahel constitue une terre d’opportunité. L’agroécologie est présentée comme une alternative pour la préservation de l’environnement et la création d’emplois. Il s’agira aussi d’opérer « un saut historique pour entrer dans la 3ème révolution industrielle ». « Nos pays doivent mettre l’accent sur l’adaptation » a indiqué l’hôte de la conférence.
Invité à la conférence en sa qualité de président de la Commission climat pour la région du bassin du Congo, le président Denis Sassou N’Guesso du Congo a souhaité que l’Afrique « accélère davantage nos réponses face au dérèglement climatique ». Il a également lancé un appel à un soutien adéquat pour le financement de cette révolution verte.
Ce sommet porte les espoirs de 500 millions de personnes, a déclaré pour sa part le représentant de la Banque Africaine de développement. La jeunesse africaine nous engage à « emprunter le chemin des possibles » a soutenu le Roi du Maroc dans une déclaration livrée aux participants.
Des jeunes engagés justement dans le combat pour une plus forte résilience face aux changements climatiques ont aussi fait entendre leur voix, en invitant les chefs d’Etat et de gouvernement à agir.
Le président du Faso et ses pairs, entendent faire de la conférence de Niamey la rampe de lancement pour l’émergence d’un Sahel plus résilient.
Roch Marc Christian Kaboré a regagné Ouagadougou en début d’après-midi.
Direction de la communication de la présidence du Faso