Dans le cadre de son plaidoyer pour la constitutionnalisation du droit à l’alimentation, une délégation de l’ONG Hunger Free World a été reçue en audience par l’Emir du Liptako ce jeudi 21 février 2019 à Ouagadougou. Il s’est agi pour la délégation de solliciter l’accompagnement du chef des tribus du sahel pour le maintien du droit à l’alimentation dans la loi fondamentale du Burkina.
Le droit à l'alimentation n'est pas un droit d'être nourri, mais un droit de se nourrir et d'être assisté en cas de sinistre, entraînant l'incapacité de se nourrir par ses propres moyens. C’est fort de ce principe que l'ONG Hunger free world s'est donnée pour objectif depuis 2005 qu'elle a ouvert ses portes au Burkina, d'œuvrer à la création d'un Burkina libéré de la faim. Après d'autres institutions, l'ONG, conduite par Frédéric Ilboudo, chargé du plaidoyer à Hunger free world, est allée rencontrer l’Emir du Liptako afin qu’il pèse de son poids pour le maintien de ce droit qui du reste, est inscrit dans les articles 26, 29 et 135 de la nouvelle Constitution en cours.
Pour l’Emir qui a passé une quarantaine d’années au Canada, il est inconcevable que les pays africains continuent de tendre les mains au lieu de travailler après tant d’années d’indépendance. Pour lui, l’estime de soi est très importante. «C’est par le travail qu’on arrive à l’estime de soi. A cette allure, nos jeunes finiront par grandir avec l’esprit de l’assistanat. Le droit de se nourrir est fondamental au même titre que le droit de respirer», fait remarquer l’Emir. L’Emir conseil donc qu’il est nécessaire de revenir à la solidarité communautaire au lieu de passer le temps à tendre les mains aux autres.
Très attentif à ses hôtes du jour, l’Emir au-delà des conseils, s’est imprégné du combat de HFW. Et en conclusion, il a demandé à Frédéric Ilboudo qui était accompagné à l’occasion par un représentant du Club des journalistes en nutrition et celui du mouvement Youth Ending Hunger (YEH), de multiplier la sensibilisation vers les chefs coutumiers et les leaders religieux qui sont les véritables acteurs de la vie communautaire.
Convaincu que la constitutionnalisation de ce droit n’est pas le seul fait de l’Etat mais de toutes les parties prenantes, notamment la communauté religieuse et coutumière, Frédéric Ilboudo dit avoir pris bonne note. D’ailleurs, l’ONG compte multiplier les actions après la constitutionnalisation du droit à l’alimentation afin que les terres cultivables ne soient plus «bradées». HFW souhaite donc que l’Emir, en tant que leader d’opinion, appelle les populations à soutenir le vote par référendum ou l’adoption par voie parlementaire de la nouvelle Constitution, parce qu’elle consacre le droit à l’alimentation en ses articles 26, 29 et 135.