Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Burkina: Django «a tenté» de prévenir les autorités que des bandits armés s’installaient à l’Est

Publié le jeudi 21 fevrier 2019  |  Wakatsra
Burkina:
© Autre presse par DR
Burkina: Django «a tenté» de prévenir les autorités que des bandits armés s’installaient à l’Est
Comment


Moussa Thiombiano dit Django, responsable des Koglwéogo, groupe d’autodéfense de la région de l’Est du Burkina Faso, «a tenté en vain en septembre» dernier de prévenir les autorités, notamment le ministre de la Sécurité de l’époque, Clément Pingdwendé Sawadogo, que plusieurs colonnes d’individus armés inconnus s’installaient dans cette partie du pays. C’est ce qu’a affirmé ce mercredi 20 février 2019, le président du mouvement M21, Marcel Tankoano, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.

Suite à une sortie de terrain dans la région de l’Est, en proie à de multiples attaques armées qualifiées de terroristes, les responsables du M21 ont longuement exposé sur la situation sécuritaire qui préoccupe tous les Burkinabè actuellement. Cette organisation estime, après avoir exposé les éléments d’informations qu’elle détient, que le pouvoir doit chercher «à négocier» avec les responsables des assaillants qui sèment la terreur dans cette partie du Burkina.

Le président du M21 a déploré que les autorités aient refusé en septembre 2018 de recevoir, Moussa Thiombiano qui a des relais dans les localités de la région. Le chef Koglwéogo de la région de l’Est, à en croire M. Tankoano, était venu pour chercher à voir le ministre Clément Sawadogo et lui porter des informations selon lesquelles des personnes inconnues s’installaient dans cette partie du pays. L’homme n’ayant pas eu gain de cause, lui Marcel Tankoano a accompagné Django pour rencontrer le Médiateur du Faso, Saran Sérémé/Séré et le Larlé Naaba (personne ressource) afin qu’ils portent l’information aux plus hautes autorités. Cela a-t-il été fait? Le conférencier dit ne pas en être sûr, puisque les premières attaques ont commencé le mois qui a suivi, c’est-à-dire en octobre, précisément le 4 où six soldats burkinabè ont été tués dans l’explosion d’un engin artisanal.

Pire, a poursuivi Marcel Tankoano, «Django a été menacé, plus de dix fois, par des terroristes qui lui demandent de se mettre à l’écart de leur combat contre l’Etat et l’Administration publique». Quand Moussa Thiombiano est parti signaler cela à la gendarmerie, «on lui a dit de partir parce qu’ils les (agents) mettaient en insécurité» en venant parler de cette affaire à la brigade, a regretté M. Tankoano qui a déploré par ailleurs que les Forces de défense et de sécurité (FDS) «interviennent tardivement» quand on les informe des agressions et autres attaques.

«Plus de cinq conseillers municipaux ont été tués dans cette région» de l’Est, s’est demandé le conférencier du jour, insistant sur le fait que le régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, pouvoir) doit activer une politique souterraine afin de trouver un terrain d’entente avec les bandits armés afin que ceux-ci épargnent le Burkina à l’instar de pays comme la Mauritanie, le Tchad, la Côte d’Ivoire ou l’Algérie) qui ont pu discuter avec ces mêmes assaillants.

«Notre pays est attaqué. Nous sommes en guerre avec des gens qu’on ne connait pas. Même l’Etat central aujourd’hui est incapable de nous dire qui nous attaque». Paroles de Marcel Tankoano qui s’est demandé, depuis combien d’années cela dure maintenant. «Trois ou quatre ans», a répondu le président du M21 qui a dit partager l’avis de ceux qui pensent que «si un ennemi arrive à rentrer dans une famille, c’est qu’il est certain qu’il y a un traître dans la famille». Selon Marcel Tankoano, dans la région de l’Est, «les terroristes ont imposé leur loi. Ils ne veulent plus voir circuler les véhicules avec des immatriculations fond rouge (couleur des plaques minéralogiques des véhicules de l’administration, NDLR)». A Fada N’Gourma, rien ne bouge sur le plan économique, a continué M. Tankoano, en déplorant le fait que la mort est de plus en plus banalisée au Burkina, notamment par les internautes.

Par ailleurs le président du M21 a réagi sur les appels lancés par des jeunes en vue de susciter la candidature des ex-Premiers ministre Kadré Désiré Ouédraogo et de Yacouba Isaac Zida. Pour le M21, ce n’est pas le moment de parler d’élections avec une situation sécuritaire très précaire. M. Ouédraogo «ne m’a pas convaincu» en 2015 pendant le coup d’Etat manqué de septembre où, en tant, que président de la commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), «il n’a pas pu prendre une décision ferme» pour s’opposer au coup de force. L’ex-chef du gouvernement sous Blaise Compaoré «n’est qu’un homme de gestion or nous voulons un homme de mission», a-t-il laissé entendre.

Quant à l’appel lancé à l’endroit de l’ex-Premier ministre de la Transition, Yacouba Isaac Zida, le mouvement dit «se démarquer» de cette demarche. Pour Marcel Tankoano, les soutiens de M. Zida, que le M21 a soutenu sous la Transition, «doivent chercher à lutter pour qu’on annule le mandat d’arrêt international» lancé par le gouvernement burkinabè contre leur mentor.

Pour le M21, ce qui importe à l’heure actuelle, selon ses premiers responsables, c’est d’apaiser la situation sécuritaire sinon les «élections mêmes risquent de ne pas avoir lieu» en 2020.

Par Bernard BOUGOUM
Commentaires