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Autonomisation et responsabilisation des femmes

Publié le mardi 19 fevrier 2019  |  Le Pays
Organisation
© aOuaga.com par A. O.
Organisation d`une conférence par les Femmes leaders du Burkina Faso
Mardi 19 juin à Ouagadougou. Les femmes leaders du Burkina Faso ont organisé une conférence pour parler de la participation du genre dans le processus du développement du Burkina.
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Aller au-delà du discours

« Autonomisation et responsabilisation des femmes au Burkina » ; c’est sous ce thème que s’est tenu le forum national des femmes, du 15 au 17 février 2019 à Ouagadougou. Il faut apporter la précision que c’est le parlement qui l’a initié. Et son premier responsable, Alassane Bala Sakandé, parrain de la cérémonie, après avoir déploré et dénoncé les injustices multiformes faites aux femmes, y est allé de son remède en disant ceci : « c’est de nos préjugés et de nos mentalités que découle cette injustice faite aux femmes. Alors, c’est contre nos préjugés et nos mentalités que nous devons mener la lutte pour parvenir à une vision neuve de la femme ». Voici qui est bien dit. Il reste à souhaiter que l’occupant du perchoir ne soit pas dans l’état d’esprit du député NGouakou-NGouakou. En effet, ce personnage de Henri Lopes, s’est illustré dans un discours comme le champion de la libération de la femme. Dans les faits, il s’est révélé comme l’un des plus grands prédateurs de la cause de celle-ci. Ce déphasage entre le discours officiel et les faits sur le sujet de l’émancipation de la femme, dénoncé par l’écrivain congolais, semble malheureusement la chose la plus partagée sous nos cieux. Il faut donc impérativement rompre avec cette tradition, pour autant que l’on veuille travailler pour le bien de la femme. En effet, si les proclamations et les belles tirades entendues dans les fora suffisaient à notre pays pour rendre la femme responsable et autonome, la femme burkinabè serait la plus émancipée du monde. En réalité, et en général, quand les hommes politiques tiennent des discours laudateurs sur la femme, le plus souvent, c’est à des fins bassement électoralistes. Car, les femmes, de part leur nombre, constituent une force électorale. Il suffit donc de les séduire par des discours à la NGouakou-NGouakou pour engranger des voix. Tout le monde, à commencer par les femmes elles-mêmes, doit mettre un point d’honneur à ce que cet état de chose prenne fin.

Il faut prendre en compte les intérêts du plus grand nombre

Et ce d’autant plus que l’on ne peut pas conduire un pays à l’émergence tout en maintenant une bonne partie de sa population dans la servitude. Et pour y mettre fin, il faut aller au-delà des discours mielleux pour poser des actes forts et concrets. De ce point de vue, l’on peut déjà saluer l’engagement pris par le président de l’Assemblée nationale de voter des lois pour que chaque province de notre pays soit représentée à l’hémicycle par au moins une députée. L’on peut aussi le saluer pour avoir initié un tel forum, via son institution. En tout cas, la République lui donne la latitude de faire bouger les lignes au moyen des lois. Mais il faut reconnaître que ce ne sont pas les résistances qui manqueront. Il y a d’abord, le fait que discourir sur ce thème nourrit son homme. Les Occidentaux, en effet, n’hésitent pas à financer toute initiative liée à ce thème parce que chez eux, cela relève d’une valeur sociétale. C’est pour cette raison que bien des associations sous nos tropiques, ont inscrit le thème de l’émancipation de la femme dans leurs textes fondateurs parce qu’ils sont convaincus qu’il y a de l’argent à gagner dedans. Ensuite, il y a le fait que certains hommes, par égoïsme, n’ont pas intérêt à ce que les femmes soient véritablement responsabilisées et autonomes. La troisième résistance peut paradoxalement venir des femmes elles-mêmes, notamment des femmes urbaines. Pour des raisons de leadership, elles sont prêtes à sacrifier l’intérêt général des femmes au profit de leurs propres intérêts. La chose la plus grave constatée dans ce genre de rencontres, c’est que la cause de la femme rurale est généralement ignorée. Celles qui tiennent le crachoir sont généralement les grandes dames des milieux aisés et pour lesquelles, il faut entendre par autonomisation de la femme, le fait d’occuper un poste ministériel. Cette perception est très étriquée. Il faut aller au-delà pour prendre en compte les intérêts du plus grand nombre de femmes. Et l’autonomisation des femmes dans le contexte de notre pays, passe d’abord par la propriété foncière.

Tout discours qui fera abstraction de cela est destiné à amuser la galerie. Pour toutes ces raisons, l’on peut dire que le thème du forum est très accrocheur mais il faut aller au-delà des mots, pour autant que l’on veuille véritablement s’attaquer aux maux qui accablent l’autre moitié du ciel.



Sidzabda
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