Depuis l’inondation du 1er septembre 2009, beaucoup de Burkinabè ont compris qu’il ne faut pas tenter la nature. Mais il y a toujours des têtus qui refusent de libérer les caniveaux et les zones inondables.
Malgré la sensibilisation et les risques réels en cas d’inondation, ces individus persistent dans le non-respect des règles et principes édictés au vu et au su des autorités qui restent impuissantes face à la situation, notamment les autorités municipales qui n’osent plus dénoncer cet état de fait. Car il n’est pas rare de voir des Ouagalais injurier des policiers ou refuser d’obtempérer à leur appel à l’ordre.
Il est évident qu’à l’allure où on va si une pluie de la même envergure que celle de 2009 s’abattait encore sur Ouagadougou, ce serait la catastrophe avec son cortège de sinistrés parce que l’incivisme a repris du poil de la bête. Alors que ce ne sont pas les caniveaux qui manquent pour drainer les eaux de pluies vers les différents barrages.
Depuis un certain temps, la commune de Ouagadougou entreprend la construction de plusieurs kilomètres de caniveaux dans la ville de Ouagadougou. Mais les faits et gestes des populations riveraines qui considèrent les caniveaux comme des dépotoirs, les chargent d’ordures.
Pour résoudre un tant soit peu ce problème récurrent, la mairie a entrepris des actions d’entretien et de curage des caniveaux de la ville de Ouagadougou. Une activité qui a duré un mois et qui a mobilisé une main d’œuvre importante. Une trentaine de kilomètre d’ouvrage de drainage dont le canal de Wemtenga longeant le parc urbain Bangr-Wéogo a bénéficié de ses travaux qui ont coûté 75 000 000 FCFA.
Des responsabilités partagées
Certes, les populations sont mises à l’index, mais il faut reconnaître que dans cette situation d’incivisme, les dirigeants portent aussi une grande part de responsabilité, eux qui ont laissé des gens s’installer dans ces zones. Il faudra donc de la fermeté de leur part pour déloger ces gens qui continuent d’occuper anarchiquement ces zones.
En plus de ces personnes qui occupent illégalement ces zones inondables, il y a celles qui prennent un malin plaisir à boucher les caniveaux, celles-ci sont nombreuses et lorsqu’on veut procéder au curage des caniveaux, ils sont encore les premières à vouloir empêcher les agents commis à la tâche d’exécuter correctement leur travail.
Depuis le drame du 1er septembre 2009, un certain nombre de dispositions avaient été prises pour éviter que des caniveaux ne soient plus bouchés, et que des familles ouagalaises ne soient de nouveau dans des situations difficiles, voire dans la désolation.
Après avoir accompli non sans peine son devoir de solidarité vis-à-vis des sinistrés de septembre 2009, l’Etat burkinabè avait pris un certain nombre de mesures dont l’application est indispensable pour éviter la répétition des inondations dans notre pays, notamment dans la capitale.
A l’époque, la pertinence desdites mesures étaient telle qu’elle avait été unanimement acceptée par tous les protagonistes. Les pouvoirs publics s’étaient engagés à délimiter clairement les zones inondables désignées sous le vocable de « zones inondables, inconstructibles et celles submersibles » dans la ville de Ouagadougou.
L’Etat avait alors fait preuve d’une certaine fermeté qui a été positivement appréciée de tous. Les propositions permettaient en effet de libérer la zone dangereuse de toute activité humaine, notamment d’habitation. Les propriétaires des concessions devaient, de ce fait, être indemnisés et relogés ailleurs.
Et interdiction formelle a été faite pour éviter de nouvelles constructions dans ces zones non-loties qui sont sous la menace d’inondation.
Mais il ne sert à rien de déguerpir ces gens si ces caniveaux construits à grands frais pour draîner les eaux de pluies sont à nouveau bouchés par toutes sortes de déchets. Les populations ayant fait leurs dépotoirs, les eaux ne peuvent plus s’écouler normalement.
Elles sont obligées de se frayer un passage et généralement, c’est vers les concessions qu’elles se dirigent. Alors vite que des dispositions appropriées soit prises pour que force reste à la loi. Mécontenter les populations est préférable que de se faire complice de catastrophes avec leur lot de morts et d’autres dégâts incalculables.