A 43 jours du nouvel an passé, les militants de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), se sont retrouvés le mardi 12 février 2019 au siège du parti à Ouagadougou pour présenter les meilleurs vœux à leur président, Zéphirin Diabré. Mais plutôt qu’une conviviale cérémonie de présentation de vœux, la rencontre avait l’allure d’un meeting où les piques ont été envoyés au pourvoir en place, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
Cette année au Burkina, elles ne sont pas bien nombreuses les institutions qui ont sacrifié à la traditionnelle présentation de vœux de nouvel an, attaques terroristes et conjoncture économique obligent. Mais tout de même, quelques structures, à travers des cérémonies sobres, ne manquent pas l’occasion de trinquer pour souhaiter à leurs membres une bonne année. C’est dans ce contexte que le parti du Lion, L’Union pour le progrès et changement (UPC), pour ne pas le nommer, a consacré à la tradition même si visiblement la cérémonie cachait d’autres objectifs inavoués. En effet, plutôt que des verres pour trinquer, c’est des flèches qui ont été décochées à l’endroit du parti au pouvoir. Morceaux choisis : « En 2018, notre pays a continué de sombrer dans le chaos. L’insécurité est allée grandissante. Les terroristes ont multiplié leurs attaques meurtrières et se comportent comme en terrain conquis. Ils ont malheureusement élargi leurs zones d’actions, au point que la question aujourd’hui n’est pas de savoir où ils sont, mais plutôt où ils ne sont pas ».
« Jamais dans l’histoire de notre pays, un régime n’a versé la figure du Burkina Faso par terre comme le fait le régime actuel ».
« Ce sont eux qui fixent le cap, définissent la stratégie et choisissent les hommes. Le Président Kabore a lui-même donné raison à l’opposition en montrant qu’il a compris qu’il fallait limoger ses amis et protégés, ex ministres de La Défense et de la Sécurité. Mais le mal est fait. En science du management on apprend que la meilleure des solutions n’est pas de limoger un incompétent. La meilleure solution, c’est de ne pas le nommer ».
« Le terrorisme est un phénomène sous-régional et même mondial. Mais dans notre sous-région, c’est malheureusement le Burkina Faso qui est comme devenu le ventre mou et le maillon faible de cette affaire ».
Ce sont là, entre autres propos du président de l’UPC, par ailleurs, chef de file de l’opposition burkinabè, Zéphirin Diabré.
En lice pour la présidentielle de 2020, les «lions» pensent avoir la solution à ces différents problèmes : c’est de leur permettre d’accéder au pouvoir. « Tous les autres grands partis de ce pays sont, ou ont déjà été aux affaires. Les Burkinabè savent ce qu’ils peuvent faire et ce qu’ils ne peuvent pas faire. Alors je dis aux Burkinabè, essayez-nous », a clamé Zeph. Si l’UPC arrive au pouvoir selon son président, personne n’aura à traverser la frontière. Mieux, a-t-il poursuivi, tous ceux qui sont dehors pourront rentrer.