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32ème Sommet de l’Union africaine - Petit-déjeuner sur les Mutilations Génitales Féminines

Publié le mardi 12 fevrier 2019  |  Présidence
32ème
© Présidence par DR
32ème Sommet de l’Union africaine - Petit-déjeuner sur les Mutilations Génitales Féminines
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ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR
ROCH MARC CHRISTIAN KABORE,
PRESIDENT DU BURKINA FASO
(ADDIS ABEBA, 11 février 2019)

Mesdames et Messieurs les Ministres
Madame le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme
Honorables invités
Mesdames et Messieurs

Permettez-moi à l’entame de mon propos de renouveler ma reconnaissance aux plus hautes autorités et au peuple éthiopien pour l’hospitalité, les facilités et toutes les commodités mises à notre disposition depuis notre arrivée sur cette hospitalière
Je voudrais, ensuite, exprimer ma reconnaissance à tous mes pairs et frères africains pour l’honneur qui est fait à ma personne, ainsi qu’à mon pays, de porter en tant que leader, l’initiative de notre organisation commune pour l’élimination des mutilations génitales féminines (MGF).
Je réaffirme ma disponibilité à assumer cette responsabilité et vous traduis mon engagement et celui de mon pays à œuvrer sans relâche pour que cette noble quête porte des fruits.

Excellences
Honorables Invités

Notre présent Sommet a pour thème : « Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées internes : vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique ».
Il s’agit de mettre à profit ce moment de réflexion sur le thème, pour l’élargir aux populations vulnérables et nous pencher, de nouveau sur les pratiques néfastes des mutilations génitales féminines.
Les mutilations génitales féminines sont des violences faites aux femmes et aux filles, et une atteinte aux droits humains.
Cette violence détruit physiquement, mentalement, psychologiquement et économiquement les femmes et les filles de notre continent.
La pratique est séculaire. Elle est donc bien connue. Ses conséquences sont désastreuses, non seulement pour les femmes, les filles et pour toute la société.
Il nous faut impérativement y mettre fin et maintenant.
Plusieurs appels à agir vite ont été lancés depuis plusieurs années mais les statistiques continuent de nous interpeller.
Au moins 200 millions de femmes et de jeunes filles ont déjà été victimes de mutilations génitales. Si rien n’est fait, pour accélérer son éradication, ce sont, d’ici 2030, plus de 50 millions de femmes et de jeunes filles de plus qui viendront rallonger la liste, déjà trop longue, des victimes.

Excellences
Honorables invités

Le monde et l’Afrique ont commencé à agir pour assurer l’élimination des mutilations génitales féminines, mais il nous faut en accélérer la cadence.
En effet, c’est par une résolution adoptée par la 66ème session ordinaire de l’Assemblée générale que les Nations unies ont appelé à l’interdiction des mutilations génitales féminines.
En appui à cette résolution de l’ONU, la 17ème session ordinaire de notre Conférence, tenue en 2011 à Malabo, a confirmé l’impérieuse nécessité « d’intensifier les efforts mondiaux en vue d’éliminer les mutilations génitales féminines. »
Dès lors, s’est développée l’Initiative de l’Union africaine sur l’élimination des mutilations génitales féminines à travers différentes rencontres. Je n’en citerai que les deux dernières:
 En fin octobre 2018, le Burkina Faso, mon pays, a eu l’honneur d’accueillir la 1ère conférence continentale sur les mutilations génitales féminines, en partenariat avec la Commission de l’Union africaine et avec le soutien du programme conjoint UNFPA-UNICEF sur l’élimination des mutilations génitales féminines. Vingt-deux (22) Etats membres de l’Union et l’Indonésie m’ont soumis une Déclaration intitulée « Appel à l’action de Ouagadougou pour l’élimination de la mutilation génitale féminine », invitant à une action politique pour accélérer l’élimination de cette pratique néfaste ;

En novembre 2018, lors de sa 32ème session, le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant a décidé de développer des « Observations générales sur les mutilations génitales féminines » afin de préciser aux Etats membres sa couverture dans la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et leur obligation de produire des rapports sur les actions menées au niveau national dans le but d’éradiquer cette pratique.

Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat
et de Gouvernement
Honorables invités

Dans le souci de progresser dans la réalisation de l’aspiration 6 de l’AGENDA 2063, « l’Afrique que nous voulons » et des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 qui soulignent la nécessité d’éliminer les pratiques néfastes en général et en particulier l’élimination de toutes les formes de violence sexiste, en particulier les mutilations génitales féminines », la Commission de l’Union africaine lance une campagne visant à mettre fin aux Mutilations génitales féminines. Cette campagne fournira un mécanisme pour galvaniser, intensifier et accélérer l’action politique aux niveaux régional et national en vue d’éliminer résolument ces pratiques néfastes.

En ma qualité de champion de l’Union africaine pour l’élimination de cette pratique, je m’engage à travailler en synergie avec mes collègues, en vue de l’abandon total de cette pratique néfaste sur notre continent.

A cet effet, permettez-moi de saluer l’action de la Commission de l’Union africaine, en particulier les efforts remarquables déployés par le Département des Affaires sociales, pour assurer le leadership continental et favoriser le développement des partenariats dans le cadre de cette lutte contre les MGF.

Par la présente déclaration, je lance officiellement
l’« Initiative de l’Union africaine sur l’élimination des mutilations génitales féminines ». La mise en œuvre de l’Initiative commencera immédiatement, avec l’appui du Programme conjoint UNFPA-UNICEF sur l’élimination des mutilations génitales féminines et celui d’autres partenaires.

Dans la vision de notre Union, « l’Afrique que nous voulons », déclinée dans l’Agenda 2063, dans l’Agenda 2040 pour les Enfants d’Afrique et dans d’autres instruments juridiques, il en ressort qu’il est essentiel d’une part que nous maintenions notre ferme engagement à protéger les filles et les femmes contre toutes les pratiques néfastes et d’autre part que nous veillions à ce que nos femmes et nos filles mènent une vie digne et réalisent leur potentiel et leur rêve.

Excellences, Madame et Messieurs les Chefs d’Etat
et de Gouvernement
Honorables Invités

Au Burkina Faso nous avons mis en place, un Secrétariat Permanent de Lutte contre la pratique de l’Excision et développé un dispositif permettant de dénoncer les atteintes et/ou les tentatives d’atteintes à la dignité de la fille et de la femme. Le Burkina Faso a partagé et reste disposé à continuer de partager ce que nous considérons comme de bonnes pratiques.

En dépit des acquis enregistrés dans la lutte contre les MGF, beaucoup de défis restent à relever. Face à cela, il est impérieux que chacun à son niveau de responsabilité, joue pleinement sa partition pour l’éradication totale et entière de cette pratique.
Cette initiative s’appuiera donc sur notre commune volonté politique à travers une législation appropriée, des ressources financières nationales accrues, des partenariats renforcés et des communautés engagées pour accélérer l’abandon des mutilations génitales féminines au grand bonheur de toutes les populations africaines.

C’est lieu de remercier l’ensemble de nos partenaires pour leur soutien et leur présence a cette rencontre qui témoignent de leur engagement à lutter contre toutes les formes de pratiques néfastes a l’épanouissement total des femmes et des filles

Je vous remercie de votre attention
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