Le secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le VIH-SIDA a convié la presse à son siège à Ouagadougou ce 9 janvier 2019 pour une rencontre d’échanges sur l’objectif 2030 d’élimination du VIH-SIDA comme problème de santé public. Cette rencontre vise à alerter l’opinion publique de la nécessité de garder le cap dans le financement de la lutte contre le VIH-SIDA surtout en ce qui concerne le Burkina Faso. A en croire Le Dr Didier Romual Bakouan médecin de santé public et secrétaire permanent du conseil national de lutte contre le VIH-SIDA, contrairement à ce que les statistiques satisfaisant laissent entrevoir, « c’est maintenant plus que jamais que le Burkina a besoin de financement de ses partenaires pour éviter un regain de la maladie ».
« Même si le Burkina Faso fait l’exception, l’Afrique de l’Ouest et du centre d’une manière générale accuse un retard par rapport au reste du monde dans la lutte contre le VIH-SIDA » c’est ce qu’a fait savoir le représentant pays de l’ONU SIDA M. Sagbohan Job directeur pays de l’ONU SIDA. Selon lui, les statistique en disent long sur se retard. En effet, comparaison faite avec les pays de l’Afrique Australe et de l’Est, en 2015 le pourcentage de personnes connaissant leur statut sérologique en Afrique de l’Ouest et du centre était de 35% alors que ce chiffre avait atteint 62% en Afrique Australe et de l’Est. En 2015 toujours, le pourcentage de personnes séropositive et sous Antirétroviraux (ARV) était de 28% en Afrique de l’Ouest et du Centre pendant que ce chiffre avait déjà atteint 54% en Afrique Australe et de l’Est.
Aussi pour la même année de 2015 le pourcentage de personnes ayant supprimé la charge virale, en Afrique de l’Ouest et de centre est de 12% pendant que ce chiffre a était de 45% en Afrique Australe et de l’Est. En dépit de ces chiffres forts peu reluisants de l’Afrique centrale et de l’Ouest, le Burkina Faso fait l’exception car les statistiques dans ce pays avoisinent le niveau atteint par les pays de l’Afrique Australe et de l’Est selon le représentant Pays de l’ONU SIDA. Mais pour celui-ci l’arbre ne doit pas caché la foret. « En ce qui concerne le Burkina Faso, aujourd’hui on met l’accent sur 0,8% de la population burkinabè pour la lutte contre le VIH-SIDA, c’est la prévalence. Qu’est qu’on fait des 99,2% de la population qui n’est pas encore infecté » s’interroge le représentant pays de l’ONU SIDA.
Pour lui on a oublié totalement la prévention primaire à force de travailler pour atteindre les résultats actuels. Pourtant ajoute-t-il « tant qu’on ne travaille pas sur la prévention primaire que permet d’éviter les nouvelles infections, il serait illusoire de visé l’objectif 2030 de l’élimination du SIDA comme maladie de santé public. C’est pourquoi il affirme que c’est maintenant plus que jamais que le Burkina a besoin de financement surtout dans un contexte d’insécurité qui oblige l’Etat à la réduction du financement interne ».
Le Dr Bakouan dans le même sens que M. Sagbohan rappelle que l’intérêt de cette rencontre est justement de sensibiliser les l’opinion à ne pas baissé la garde : « ce n’est pas parce que nous avons une prévalence qui est passé de 7,17% en 1997 à 0,8% en 2016 qu’il faut baisser les bras » a-t-il rappelé. Le constat selon lui est que « nous avons un recul de l’intérêt pour la lutte contre le VIH-SIDA aussi bien au niveau de notre population qu’au sein de nos partenaires technique et financier ». Il était donc important selon lui, de sensibilisée l’opinion que le Burkina Faso, malgré ses succès a besoin d’appui, a besoin d’aide. Il a terminé son propos avec une note d’espoir, en rappelant que, leur partenaire principale qui est le fond mondiale va bientôt mobiliser des ressources « et nous allons faire en sorte que si ces ressources sont mobilisé que le Burkina puisse en bénéficié » a-t-il promit.