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Burkina: «28,40 tonnes de produits pharmaceutiques illicites saisis» (police)

Publié le lundi 11 fevrier 2019  |  WakatSéra
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© Autre presse par Pascal Zaida
Des médicaments prohibés saisis
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Les responsables de l’opération HEERA sur la criminalité pharmaceutique ont rencontré ce samedi 10 février 2019, à Ouagadougou, la presse pour faire le point de l’avancement de leurs investigations. Selon le commissaire principal Boukaré Traoré, coordonnateur de l’opération, «28,40 tonnes de produits pharmaceutiques illicites ont été saisis». Il a fait observer que «le marché des médicaments illicites représente 10 à 60% du marché global suivant les pays avec un important chiffre d’affaires pour les criminels et les vendeurs».

La police a mené une opération dénommée HEERA contre les produits pharmaceutiques illicites, à Ouagadougou, plus précisément sur les sites de Sankar-Yaaré et de Bendogo, du 29 janvier au 2 février 2019. Cette opération à laquelle sont associées plusieurs structures dont la douane, la police municipale, la justice et des membres du ministère de la Santé, a permis l’identification et le démantèlement de zones et de réseaux de trafic de médicaments de même que la saisie de produits pharmaceutiques ou contrefaits.

Au total, « 142 mètres cubes soit 28,40 tonnes de produits pharmaceutiques illicites » ont été saisies à l’issue de cette opération, a affirmé le principal conférencier du jour, le commissaire Traoré, notant que les principales catégories thérapeutiques illicites sont constituées des antidouleurs (analgésiques, antipyrétiques), les antipaludiques, les antibiotiques, les vitamines et les produits de confort. Il a ajouté à cela, « le Tramadol qui est détourné à des fins de stupéfiants ».

Le trafic des produits pharmaceutiques illicites constitue un problème global de santé publique dans le monde et en Afrique. Le phénomène se développe par la vente sur les marchés et sur les voies publiques, ont expliqué les conférenciers qui précisent le trafic est structuré autour d’une économie qui est entretenue par des commerçants et des détaillants qui colportent les produits. « Les populations sont bien desservies avec ces produits même dans les zones les plus reculées. Cela entraîne une acceptation sociale du phénomène qui pose un véritable problème de prise de conscience sociale et politique », a déploré Boukaré Traoré qui regrette que toutes les formes thérapeutiques soient touchées par le phénomène y compris les vaccins et les médicaments injectables.

Pour les responsables de l’opération HEERA, la faiblesse ou le peu d’intérêt pour les contrôles des médicaments et la porosité des frontières, facilitent la circulation spatiale des médicaments illicites. Cette facilité de pénétration et de circulation fait que les pays échangent les mêmes produits et les mêmes trafics. « Des enquêtes seront diligentées afin d’établir la provenance des produits saisis et l’identification des personnes et sociétés impliquées dans la chaîne du trafic », a rassuré le commissaire principal qui a souligné que « tous les produits saisis sont en cours d’analyse en vue de déterminer leur qualité ».

Les difficultés rencontrées au cours de cette opération se résument en termes de manque de ressources financières, matérielles et humaines, a signifié le commissaire de police, Simon Gnama qui a demandé que soit plus affichée aussi, la volonté politique. « Pour que nous puissions agir, il faut que les populations nous donnent les informations » par les dénonciations notamment, a-t-il ajouté face à la collaboration demandée, précisant que l’opération a duré un an. Il a d’ailleurs rappelé les contacts téléphoniques des forces de sécurité à savoir le 10 10 pour le Centre national de veille et d’alerte, le 17 pour la Police nationale et le 16 pour la Gendarmerie.

Les peines encourues par les contrevenants varient selon l’infraction ou les types de malfrats, a précisé l’autorité judiciaire présente à la conférence, Charles Kaboré avant d’indiquer que les sanctions vont, des confiscations des produits, des amendes à des peines d’emprisonnement allant de 10 à 30 ans en fonction de la gravité de la faute.

L’inspecteur divisionnaire des douanes, Dominique Wangrawa, a fait savoir que les produits pharmaceutiques illicites proviennent principalement du Nigeria et du Togo par les parties Est et Centre-est notamment la ville de Cinkansé où la fraude dans son ensemble a la peau dure.

La directrice générale de l’Agence nationale de régulation pharmaceutique, Sandrine Estelle Gampiné, s’est, elle, attardée plus sur les méfaits de ces produits illicites car les conditions de conservations de ces produits laissant à désirer, les médicaments deviennent des poisons pour les patients qui voient leur état de santé s’aggraver à long terme.

Par Bernard BOUGOUM
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