Le point de presse hebdomadaire du Chef de file de l’Opposition politique s’est tenu ce mardi 5 février 2019 à Ouagadougou. Les échanges avec les hommes de médias ont porté, entre autres, sur les questions de l’aggravation de la crise sécuritaire, le bilan du massacre de Yirgou, la suspension de la grève dans le secteur de l’éducation, la politisation à « outrance » de l’Administration.
L’opposition politique, par les voix du président de la Convergence de l’Espoir, Jean Hubert Bazié et celui du Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso, Adama Séré, a dénoncé une aggravation de la situation sécuritaire du pays. Selon les conférenciers, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré n’a pas été à la hauteur de son serment qui est d’assurer l’unité du pays et de défendre l’intégrité du territoire. «La semaine dernière a été très émouvante pour notre pays sur le plan sécuritaire. Le sentiment du commun des Burkinabè est que le président est plus un spectateur dépassé par la situation, qu’un acteur qui est pris sur le cours dramatique des événements sanglants qui endeuillent quotidiennement le Faso » a laissé entendre Jean Hubert Bazié.
Toutefois, les conférenciers se sont réjouis du « succès » enregistré par les FDS qui ont neutralisé 146 présumés terroristes dans la soirée du 4 février tout en les encourageant. Ils ont par ailleurs invité les Burkinabè à prendre leur responsabilité afin qu’au moment venu, démocratiquement, le destin du Burkina soit confié à une nouvelle équipe de « patriotes ».
En ce qui concerne les crimes « de masse » commis à Yirgou et environnant, l’opposition demande que les coupables soient arrêtés et jugés. « L’information clé de la conférence de presse du collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CCISC) est que le bilan est désormais de 210 morts. Le président Kaboré et son régime doivent dire la vérité sur ce qui s’est exactement passé à Yirgou, et, ont l’obligation d’agir pour imposer l’Etat de droit et une justice égale pour tous » a fait savoir M. Bazié.
La suspension du mot d’ordre de grève de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) est revenue sur la table lors des échanges. L’opposition a félicité le « patriotisme » de la coordination tout en demandant au Gouvernement de respecter enfin ses engagements afin d’éloigner des élèves, le spectre d’une année blanche.
« A travers ses mémorandums sur le pouvoir du président Kaboré, le CFOP a toujours dénoncé la politisation à outrance de l’Administration caractérisée par la promotion aveugle des militants du MPP, la répression des syndicalistes et des opposants, notamment » a déclaré Jean Hubert Bazié. De ce fait, l’Etat a été invité à traiter tous les agents de l’Administration de manière égalitaire et selon leurs mérites.