Le syndicat des avocats du Burkina Faso (SYNAF) a animé une conférence de presse hier, 29 janvier 2019, à la Maison de l’avocat à Ouagadougou. Au menu des échanges, la grève des gardes de sécurité pénitentiaire qui a entraîné la suspension des audiences correctionnelles dans les palais de justice du Burkina. Ils entendent mener toutes les actions de droit, y compris saisir la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour résoudre la question.
Les gardes de sécurité pénitentiaire sont en grève depuis le 22 octobre 2018. Cette situation bloque la tenue des audiences correctionnelles dans les palais de justice du Burkina Faso parce que les grévistes refusent de conduire et d’extraire les détenus. Résultat, plusieurs personnes croupissent dans les prisons sans le moindre jugement.
Las d’attendre, les avocats sont montés au créneau le 29 janvier dernier pour crier leur ras-le-bol. Une conférence de presse a été animée à cet effet par le syndicat des avocats du Burkina Faso (SYNAF). Pour mettre fin à cette situation, le SYNAF entend se battre. « Nous sommes des avocats et toutes les actions que nous allons mener, sont des actions de droit. Nous avons envisagé de saisir la Cour de justice de la CEDEAO pour cette violation massive des droits de l’Homme.
Nous allons également saisir tous les procureurs, ainsi que les procureurs généraux pour ceux qui nous ont saisi pour leur mise en liberté provisoire en attendant que les conditions soient réunies. Nous avons envisagé de rentrer en contact avec les mouvements des droits de l’Homme et toutes les organisations qui militent pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, toutes les organisations syndicales de magistrats, de la garde de sécurité pénitentiaire afin qu’ensemble nous puissions évaluer la situation pour savoir quelle mesure nous pouvons prendre pour mettre fin à la détresse de ces personnes qui souffrent derrière les barreaux », a laissé entendre Me Edasso Bayala, secrétaire général du SYNAF.
A l’en croire, tout comme dans les Maisons d’arrêt et de correction, certaines personnes sont arbitrairement détenues ou libérées par la police judiciaire. Résultats, des coupables se retrouvent en liberté et des innocents en prison. C’est pourquoi les avocats demandent à l’Exécutif de résoudre la question le plus rapidement possible. Qu’à cela ne tienne, la plateforme a été soumise au gouvernement.
C’est à lui de trouver les solutions afin que les audiences correctionnelles reprennent dans les plus brefs délais. « Nous n’avons pas d’éléments pour apprécier, mais le système est grippé, suite au dépôt d’une plateforme revendicative. Le traitement de ces revendications ne doit pas empiéter sur le fonctionnement minimum du service public de la Justice. C’est ce que nous décrions », a conclu Me Olivier Somé, secrétaire chargé à l’information et à la communication du SYNAF.