Vite un compromis entre le gouvernement et les syndicats !
Je suis, avec beaucoup d’attention, la crise qui secoue actuellement l’école burkinabè. Très peu de gens savent qu’il y a un malaise profond dans la mesure où chaque matin, élèves et enseignants prennent le chemin de l’école. Or, il y a un problème. J’allais même dire qu’il y a un problème sérieux qui, s’il n’est pas résolu à temps, pourrait engendrer une année blanche. De quoi s’agit-il exactement ?
En fait, cela fera bientôt trois mois que les enseignants, en l’occurrence du secondaire, ont décidé de dispenser le savoir aux enfants sans évaluation. Ce qui ne permet pas d’apprécier le niveau réel de l’apprenant afin de le juger apte ou non à aller en classe supérieure. Et ce n’est pas tout. Les enseignants refusent de traiter les courriers et autres dossiers des élèves qui passeront un examen cette année.
En effet, ils reprochent au gouvernement de ne pas respecter ses engagements quant à la satisfaction des différents points de leur plateforme revendicative. Le gouvernement, pour sa part, s’en défend, estimant que de nombreuses avancées ont été enregistrées. Mieux, il avait même menacé de sanctions administratives tout enseignant qui refuserait d’évaluer les élèves, même si cela n’a été, par la suite, qu’une annonce sans effet.
Moi, en tant que parent d’élève, je souhaite que les uns et les autres reviennent à de meilleurs sentiments puisqu’il y va, ici, de l’avenir de nos enfants. C’est pourquoi je demande au gouvernement de prêter une oreille attentive aux récriminations des syndicats. Qu’il ne donne pas l’impression de faire dans le mépris. Ce n’est pas une bonne attitude puisqu’elle ne fera qu’envenimer la situation.
Il faut éviter de trop tirer sur la corde
Pour cela, j’ai bon espoir qu’avec l’avènement d’un nouveau Premier ministre qui, de surcroît, est pétri d’expérience, une solution au problème pourrait être vite trouvée au grand bonheur des élèves et de leurs parents. Je souhaite que Christophe Dabiré ne se montre pas jusqu’au-boutiste comme il l’a été en 2000 quand il était ministre des Enseignements secondaire et supérieur, ce qui avait valu l’invalidation de l’année académique.
Je m’en rappelle encore puisqu’à l’époque, j’étais étudiant à l’université de Ouagadougou. C’est donc un passé douloureux que je ne souhaite plus revivre. Et pour éviter le pire, je souhaite que soient engagées au plus vite, des discussions avec les syndicats des enseignants. C’est le seul moyen, à mon sens, de désamorcer cette crise latente aux conséquences multiples et désastreuses. Cela dit, j’en appelle aussi à la responsabilité des enseignants. Il faut éviter de trop tirer sur la corde.
Car, quand on est engagé dans une lutte de ce genre, on doit savoir, par moments, faire des concessions. Aucun syndicat, ici comme ailleurs, ne peut exiger et obtenir satisfaction de sa plateforme revendicative à cent pour cent. Non, ce n’est pas possible. D’ailleurs, ne perdons pas de vue que l’une des priorités de notre pays, c’est la lutte contre le terrorisme qui menace notre vivre-ensemble et les fondements même de notre patrie. Donc, revendiquer est un droit, mais songeons à notre sécurité qui est un devoir pour nous tous. Sachons faire preuve de retenue et je suis sûr qu’unis, nous trouverons le juste milieu.