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Seydou BORO chorégraphe, danseur L’homme à qui la danse a tout donné
Publié le vendredi 17 aout 2012   |  L'Opinion


Seydou
© Autre presse par DR
Seydou BORO chorégraphe


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Pour tout dire et bien présenter ce grand artiste burkinabè pluridisciplinaire, il faut remonter au moins 25 ans en arrière, quand il était footballeur au Rail Club du Kadiogo (RCK) où il a joué trois saisons comme professionnel. Tout bascule dans l’art pour lui quand son oncle Amadou BOUROU rentre de ses études de France et crée la compagnie FEERENN. La première création artistique de cet illustre homme de théâtre dénommé «marafootage» ou quand la magie du football et le théâtre, va donner à Seydou BORO, son premier rôle sur la scène. Un premier rôle qui le conduira, lui le footballeur, et les comédiens, à arpenter les scènes de Ouagadougou, Cotonou, Lomé, etc. Le footballeur trouvait ainsi sa deuxième voie, et j’ose dire même, sa principale voie puisque c’est dans l’art que l’homme va se révéler aux Burkinabè et au monde : la danse contemporaine. Aujourd’hui, en artiste accompli qui a joué sur toutes les grandes scènes du monde, il s’est ouvert à nos colonnes pour parler de son parcours. Lisez plutôt !.

Comment s’est faite la translation du foot vers l’art ?

Je devais jouer comme footballeur dans la première pièce «marafootage» de mon oncle Amadou BOUROU. Une pièce qui raconte la magie du football sur scène. Et de cette expérience, je ne suis plus descendu des planches. Depuis cette expérience qui nous a permis de voyager dans plusieurs capitales Ouest africaines nous sommes devenus un artiste professionnel. Ainsi, je partais du domicile familial tous les matins, à pied, pour aller répéter à Gounghin au siège de la compagnie. Au niveau de la compagnie Féerenn, il y avait beaucoup de disciplines notamment le jeu d’acteur, la formation en musique, et il y avait aussi la danse et le jeu du masque qui était très important pour nous. Ce sont autant de disciplines que nous apprenions au sein de la compagnie. C’est ainsi qu’un jour nous avons reçu la visite de la chorégraphe Mathilde MONIER à la compagnie Féerenn, en 1992. Elle est venue pour une audition, et l’histoire est un peu «fofolle». Elle vient pour son audition, et dit qu’elle voudrait rencontrer les comédiens, on discute, après quoi elle nous annonce des projets qui viendront sans date précise. Elle disparait et revient une année plus tard, en ce moment moi j’étais à Bamako en train de travailler avec les enfants de la rue sous l’égide de l’ATD quart monde, elle vient faire son repérage, elle ne me trouve pas à Ouaga, elle continue à Bamako pour une audition et l’on se retrouve dans le même hôtel comme par destin. Elle pensait que j’étais venu à Bamako pour participer à l’audition et comme ce n’était pas le cas elle m’a invité à venir suivre. Après Bamako, elle a promis de revenir à Ouagadougou pour une deuxième audition. C’est ainsi qu’on s’est quitté à Bamako. Une semaine après je prends l’avion pour Ouagadougou et je me retrouve dans le même avion avec Mathilde qui avait fait escale pour Ouaga. Elle se retourne, me voit, on se salue et elle me dit : «Toi, on va travailler ensemble. Je ne sais pas comment mais je te veux dans mon équipe». Après l’audition à Ouaga, j’ai été retenu, tout comme Salia SANOU, Blandine YAMEOGO, et Balkissa ZOUNGRANA. C’est comme ça qu’on a travaillé avec Mathilde en Bretagne, pour la création de la pièce Antigone qui a connu un franc succès. On a tourné pendant six (6) ans avec la pièce, et après la tournée, Mathilde a souhaité que Salia et moi on continue comme permanents dans sa compagnie puisqu’elle venait d’être nommée directrice à Montpellier. Elle a pris la direction de Montpellier avec nous en même temps. Avec elle on a créé des pièces comme : «Arrêter, arrêtons» ; «Nuit» ; etc. et cette aventure a duré douze ans.

Comment s’est faite la rencontre avec Salia SANOU ton acolyte ?

Salia, on s’est connu à l’école de théâtre. Moi j’étais à la compagnie Féerenn, il y avait en son temps l’UNEDO l’ensemble dramatique de Ouagadougou, qui était au sein de l’institut français, c’est là-bas qu’on allait répéter. C’est là qu’on s’est rencontré et on a fait une formation avec Guy FRESQ qui travaillait sur le masque. On a joué pour la première fois ensemble sur la pièce de Guy avant que Mathilde ne vienne nous mettre ensemble.

D’où vous est venue l’idée de la compagnie Salia nï Seydou ?

C’est une idée qu’on a eu tous les deux dès nos premières expériences sur la scène. Quand on est parti pour une tournée de six (6) ans et l’on s’est dit qu’il fallait qu’on initie quelque chose. En dépit du fait qu’on n’était pas permanents à Ouagadougou, on profitait de nos vacances pour venir former les artistes danseurs. On les formait, on ne savait pas où l’on partait, mais on les formait, il fallait les former. L’on s’est dit qu’il fallait qu’on crée notre compagnie. Et tout cela a été soutenu par la compétition des jeux de la francophonie qui nous a motivés davantage. C’est comme ça qu’est née la compagnie Salia nï Seydou en 1995 pour participer à ces jeux de la francophonie à Louanda en Angola. Nous avons monté la pièce «le siècle des fous» et c’est de là qu’est né le nom de la compagnie. Nous étions constamment en tournée, mais nous étions mus par le retour au pays. L’idée de créer Dialogue de corps (NDLR le festival de danse contemporaine créé par la compagnie Salia nï Seydou) est née de cette volonté du retour au pays. Et le festival a inspiré justement pendant dix (10) ans, la vision pour l’érection de l’espace dédié à la danse le CDC (centre de développement chorégraphique).

Comment vous êtes parvenus alors à faire sortir de terre le CDC ?

L’érection de ce centre est vraiment un long parcours. Au départ, on avait fait nous-mêmes les plans. On avait fait nos petits dessins en disant on veut seulement quatre (4) murs et un plateau. On voulait mettre nos ressources personnelles, mais on a réfléchi et l’on s’est dit qu’on ne pouvait pas réaliser un tel projet sans impliquer les autorités politiques et culturelles de notre pays. La réflexion a commencé à germer dans ce sens là et on a commencé à copter des partenaires qui nous ont appuyés sur le projet. Il y a notamment Michel TIALBO qui a travaillé comme administrateur au centre chorégraphique de Montpellier, c’est un monsieur qui nous a beaucoup soutenus. Il était notre diffuseur et il réfléchissait aussi sur la mise en place du centre. Pour la réalisation du CDC, il y a eu la conjonction des forces de plusieurs partenaires. Comment avons-nous fait pour obtenir ce lieu ? Il a fallu qu’on rencontre le maire Simon COMPAORE à Atlanta aux Etats-Unis. Nous y étions en tournée et un jour, nous avons vu un monsieur qui marchait et portait un chapeau de Saponé. Nous l’avons observé et nous cherchions à le dévisager. Nous nous sommes approchés et l’on s’est rendu compte que c’était effectivement le maire de Ouagadougou. Nous avons discuté pendant un moment et c’est là qu’on lui a parlé de notre idée de créer le centre de développement chorégraphique. Il était déjà disposé à nous aider. Il a pris son avion pour Ouaga et a fait escale à Paris. Dans l’avion qui le ramène à Ouaga, il rencontre Salia qui lui rajoute encore une couche sur la création du centre. Il dit mais, j’ai vu un groupe à Atlanta qui me parlait de la création d’un centre de ce genre là ! Salia le rassure que c’est le même groupe. Alors une fois à Ouaga, il a fait le nécessaire pour que nous ayons le Théâtre Populaire où on a érigé le CDC. Le ministère de la Culture nous a soutenus de même que, le ministère de la Coopération française, il y a plusieurs partenaires autour de ce projet là.

Aujourd’hui vous avez mis fin à l’existence de la compagnie Salia nï Seydou, comment êtes vous arrivés à une telle décision ?

Je crois que c’est une histoire de complicité qui ne fait que nourrir la création. On est resté 17 ans ensemble et je pense qu’à un moment donné, on a besoin d’autres choses, d’autres expériences. D’un commun accord, on a senti qu’on avait besoin d’essayer autre chose. Il fallait qu’on tape dans la fourmilière pour voir qu’est ce qui peut encore germer. 17 ans ce n’est pas rien, et ce qui est très important dans cette histoire, c’est qu’on est resté tous les deux codirecteurs du CDC pas en terme de compagnie, mais dans la gestion du centre on est toujours partenaire et on travaille toujours ensemble, plus sur le plan artistique, que sur le plan administratif. Ceux qui disent qu’on ne travaille plus ensemble ne disent pas la vérité puisque le CDC nous réunit.

Ce n’est donc pas un divorce comme le prétendent certains ?

Non, pas du tout ! Un artiste a besoin à un moment donné d’explorer d’autres univers pour inspirer sa créativité. Il faut que quelque chose se passe, un artiste a besoin à un moment donné de quelque chose qui le remue, qui le titille, et tant qu’il n’est pas bousculé dans ses habitudes, il est mort. Pour ne pas mourir, il faut être titillé, se bousculer pour partir de l’avant. Salia et moi, on n’est pas du tout fâché. Quand je finis une création, il vient me voir, donne son point de vue et vice-versa.

Alors que devient Seydou BORO aujourd’hui après la décision de séparation ?

Aujourd’hui j’ai la compagnie Seydou BORO, qui est créée depuis deux ans, j’ai fini ma création «le tango du cheval» qui est une grosse production avec 10 personnes sur scène 7 danseurs et 3 musiciens. C’est une production qui a tourné puisque nous avons fait plusieurs scènes en Afrique et en Europe. En Europe, nous avons fait la France notamment la salle de Saint Médar en 2011, Saint Brieux à la Passerelle, Créteil, le théâtre de Beauvais, au Man, etc. En Espagne nous avons joué à Bilbao, à Séville, etc. On a fait une dizaine de scènes. La prochaine création est un challenge puisque je m’attaque à des spectacles pour un jeune public. Le spectacle s’appelle «Pour quoi la Hyène a les pattes de derrière plus courtes que celles de devant et pourquoi le singe a les fesses pelées ?» J’ai envie de rencontrer le jeune public. C’est quelque chose qui me bouscule depuis longtemps. Je commence la création à partir du 15 octobre, et la pièce va être jouée le 15 décembre dans le cadre de la 10e édition du festival Dialogue de corps. Je suis également artiste associé en île de France.

Comment Seydou voit-il la danse contemporaine aujourd’hui au Burkina avec ses 20 ans d’expérience ?

Je pense que si les jeunes formés pendant ces 20 ans arrivent aujourd’hui à avoir des critiques dans un travail que nous menons par exemple, c’est une très bonne chose. A partir du moment où un jeune que vous avez formé a un point de vue à donner sur le travail que nous faisons, c’est que la chose avance. C’est ce que ça veut dire pour nous. Quand on voit le nombre de compagnies qui tournent aujourd’hui au Burkina Faso, je pense qu’il y a des motifs de satisfaction et l’on peut affirmer que la danse se porte très bien. Il ya une dynamique qui va renaître parce que Salia et moi nous avons donné le point de départ, mais tous ceux que nous avons formés au cours de ces 20 ans, ont encore un long chemin à parcourir et à nous amener encore plus loin. En tout cas, c’est notre souhait. L’intérêt pour nous d’être les passeurs, c’est que ceux que nous avons formés vont entretenir la flamme et la passer à d’autres. Si ce n’est pas le cas je ne vois pas la nécessité d’avoir été créateur.

Quels sont les projets de l’artiste Seydou BORO ?

J’ai en projet la création d’un grand opéra qui va réunir beaucoup d’artistes sur scène. C’est un projet sur lequel je réfléchis depuis longtemps. J’ai également envie de faire quelque chose sur Soundiata KEITA ou la princesse Yennenga. Il y a quelque chose qui me titille sur ces deux personnalités historiques. Le personnage de Soundiata KEITA, je l’ai déjà incarné dans l’un des films de Dany KOUYATE. Dans ces deux projets, j’aimerais vraiment réunir des artistes d’ici et d’ailleurs. Je suis en train de travailler sur un film sur la danse, car comme vous le savez je suis également dans le cinéma en tant qu’acteur et aussi réalisateur. Je suis déjà à mon 7e film sur la danse, j’ai réalisé «La danseuse d’ébène» un film de 52mm, avec Irène TASSEMBEDO, à l’école de Dakar où il y avait Maurice BEJAR qui a remporté le prix au festival VUE d’Afrique à Montréal. J’ai réalisé un film documentaire de 52mn sur l’aventure de Mathilde MOUNIER avec des artistes burkinabè et maliens avec lesquels elle a créé la pièce Antigone. J’ai un projet de film qui sera une série qui va tourner autour de la danse et je suis en discussion avec des producteurs pour voir comment nous pourrons le faire. Au mois de septembre, je dois aller en Belgique pour travailler avec le metteur en scène très connu, Alain MAUROT du Tof théâtre. J’ai envie de faire quelque chose aussi dans le domaine des marionnettes parce que Alain MAUROT est un grand spécialiste des marionnettes et l’objectif c’est de voir comment on peut amener le mouvement du corps à l’intérieur de ces marionnettes. Comme tu le sais je suis également dans la musique et je rentre en studio pour la réalisation de mon 2e album et en principe, d’ici le premier trimestre de 2013 il doit être sur le marché.

En dépit de ta renommée internationale, tes lauriers et l’argent, tu es resté modeste. Quel est ton secret pour te contenir là où beaucoup auraient fait le bling-bling et le m’as-tu vu ?

Pour te dire vrai, je ne comprime rien. Je sais d’où je viens et moi je me montre par mon travail. Mon bling-bling comme tu le dis se trouve dans mon travail. L’extérieur ne m’intéresse pas. Je prends plus de temps pour la création que de m’occuper de l’artificiel. La création, c’est ma vie, c’est mon gagne pain. Je me noie dans la recherche de la création que dans mes fioritures. La vie d’autrui, je m’y intéresse si je peux lui apporter de l’aide. Au cas contraire, ça ne m’intéresse pas.

Que réponds-tu à ceux qui pensent que vous créateurs africains vous créez pour l’Occident et non pour les Africains ?

Je crois que ceux qui disent ou pensent ça ne s’approchent pas de nous. Je parle de la compagnie Salia Nï Seydou que je connais bien, ou même de nos compagnies individuelles aujourd’hui, toutes les pièces que nous créons, qui ont tourné dans le monde entier, qui ont remporté des prix, les premières se sont toujours produites au Burkina Faso devant le public burkinabè avant de sortir. Ça, c’est le premier point. Deuxièmement, quand on veut regarder la réalité des choses, si ce n’est pas parce qu’aujourd’hui on a le CDC et les autres espaces culturels, à part l’Institut français par exemple, il n’y avait pas d’autres espaces où les gens pouvaient aller voir les spectacles. Aujourd’hui, on a beaucoup d’espaces pour la création et ces espaces sont investis. Salia et moi quand on a commencé, on a dansé à la Maison du peuple, bien que ce ne soit pas une salle adaptée à ce genre de spectacle.

Est-ce que l’on peut affirmer que Seydou et Salia se sont réalisés dans la danse ?

Réalisés je ne sais pas si c’est le mot, mais je peux t’affirmer que nous vivons de ce métier là. Ça il faut le souligner, parce que nous ne faisons que ça. Réalisés, si je prends par exemple le nombre de jeunes qui sont dans la danse aujourd’hui, qui tournent et qui vivent de leur art, on a une fierté par rapport à ça. Réaliser qu’on a mis en place ici au Burkina une dynamique de créateurs qui tourne dans le monde entier, je crois que nous sommes satisfaits. Et surtout le fait de savoir que l’espoir est permis pour la relève est une grande joie.

Après plus de 20 ans de scène, quels sont les hauts et les bas qui ont marqué ta vie d’artiste ?

Le haut qui a marqué ma vie, c’est le jour de l’inauguration du centre de développement chorégraphique la termitière. C’est l’un des grands moments de ma vie d’artiste, certes on a eu des prix, ainsi que des décorations, mais cet évènement là restera gravé dans ma mémoire car c’est une porte pour l’avenir que nous avons ouverte. Le bas que j’ai ressenti c’est le décès de mon oncle Amadou BOUROU que j’appelais affectueusement mon frangin. C’était la première personne que je rencontrais lorsque je rentrais de tournée, c’est la personne avec qui je prenais ma bière et avec qui je passais le plus clair de mon temps à discuter, à partager. Maintenant qu’il n’est plus, quand j’arrive, c’est fini, c’est le vide. Son décès, c’est le chaos qui m’a bousculé.

Un conseil à la jeune génération ?

L’art n’aime pas le mensonge. La création n’aime pas le mensonge, la scène n’aime pas le mensonge. Il faut donc être sincère. Sincère dans la création, sincère dans ses relations avec les autres. L’artiste doit être ouvert, car c’est dans l’ouverture que les choses se pénètrent. Je conseille à mes jeunes frères de ne pas mentir car le mensonge dans le travail ne marche pas, ça se voit sur la scène. Je crois que chacun doit croire à la vie. Qu’ils se disent que c’est possible. Construire solidement la conviction que c’est possible en se disant que l’existence d’une personne a une raison. Se dire que si on est là c’est qu’on existe, il y a une raison. Tu as quelque chose à poser. Tu as un devoir quelque part. Si tu es vivant c’est que tu as quelque chose à poser sinon tu ne seras pas né. Chaque être humain a quelque chose à construire.

Qu’est-ce qui ferait plaisir à l’artiste que tu es au soir de ta vie ?

De savoir par exemple que le combat sur le statut de l’artiste qui est très important, a vu le jour au soir de ma vie. En se disant, il y a un statut de l’artiste qui est reconnu et qui a été soutenu à l’Assemblée nationale. Quand on regarde aujourd’hui quel que soit le domaine que tu prends, il y a un grand dynamisme et ça foisonne dans tous les sens. Il faut qu’on les accompagne. Avec ce statut, on échappe aux stigmatisations, aux critiques. Avez-vous seulement entendu des gens mal parler de la profession de médecin, d’enseignant ? La profession d’artiste a besoin d’être respectée, considérée comme celle du médecin, du pharmacien, du professeur, etc.

Frédéric ILBOUDO

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