Le Conseil d’orientation stratégique du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) s’est réuni à Ouagadougou pour sa première session ordinaire de l’année, le vendredi 18 janvier 2019. En plus de l’examen de l’état de mise en œuvre du programme, il a été décidé de l’étendre aux régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est et de l’Est, également touchées par l’extrémisme violent.
En plus de la région du Sahel et une partie de celle du Nord, les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est et de l’Est seront bénéficiaires du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS), selon la secrétaire d’Etat chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré. C’est l’une des résolutions prises lors de la première session du Conseil d’orientation stratégique (COS) dont la vision et la note conceptuelle ont été actées. La première étape consistera, dans les jours à venir, à la planification et la programmation des besoins et l’estimation financière pour les trois régions, a-t-elle précisé. Et de poursuivre qu’il s’agit là, d’une recommandation de l’Assemblée nationale (AN) en sa deuxième session extraordinaire de l’année 2018 consacrée aux défis sécuritaires.
En dehors de l’extension du PU aux régions touchées par l’extrémisme violent, la Représentation nationale a également conseillé la mise en place d’une structure autonome pour gérer ce programme. Pour le Premier ministre, représenté par le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo, cette première session de l’année 2019 du COS est une suite de celle tenue le 15 février 2018. Elle avait permis l’adoption du Plan de travail annuel budgété (PTAB) du PUS d’un montant global de 154,92 milliards F CFA avec un gap de financement de 32 milliards. Trois semestres se sont écoulés après ces actions et le représentant du chef du gouvernement assure qu’il convient d’apprécier l’avancement des réalisations et donner les orientations appropriées. « Il y a des résultats tangibles malgré un contexte économique et sécuritaire difficile », a-t-il estimé. Parmi les difficultés, il cite la faible appropriation de la philosophie du Programme par certains acteurs des ministères sectoriels, l’insécurité sur le terrain et le gel de certaines lignes budgétaires destinées à la réalisation des actions du PUS.
« 60 milliards F CFA mobilisés »
Le bilan du PUS dressé par la secrétaire d’Etat, Pauline Zouré, fait état d’une progression dans le dynamisme de la mise en œuvre des activités sur le terrain. Pour elle, en plus des résultats consignés à partir des premier et deuxième semestres, le taux de réalisation s’élève à plus de 50%, ce qui donne des lueurs d’espoir. « Nous avons obtenu des résultats dans les composantes socio-économie, gouvernance locale, sécurité et défense publique », a souligné Pauline Zouré.
Au titre de la mobilisation des ressources, elle dit que cela a été fait à la conférence des partenaires techniques et financiers tenue en juillet 2018. Cependant, il y a nécessité, admet-elle, à poursuivre la mobilisation des ressources afin d’amorcer certains chantiers qui étaient annoncés et prendre en compte les trois autres régions. « Pour le PUS, nous avons pu mobiliser à ce jour, plus d’une soixantaine de milliards francs CFA. Nous avons aussi envoyé plus de 100 milliards de requête aux différents partenaires qui s’étaient annoncés à cette conférence et nous attendons les réactions », a rappelé Mme Zouré. Toutefois, elle souligne que les montants avancés lors de la conférence prennent en compte les appuis directs et indirects qui sont faits par les partenaires. Quant à l’extension du Programme à d’autres régions, elle pense que c’est un devoir de solidarité nationale dans la mesure où cela a été fait pour le Sahel. « Il est normal que nous venons avec des actions complémentaires à ce qui se fait au niveau de la stratégie militaire pour pouvoir venir en soutien aux populations », a-t-elle dit.
La secrétaire d’Etat juge que le PUS a atteint son objectif. Et pour les ministères qui n’ont pas pu développer entièrement le programme tracé pour 2018, les activités qui n’ont pas été réalisées sont systématiquement reversées dans le plan de travail annuel pour 2019. Elles sont considérées comme prioritaires et feront l’objet d’une nouvelle allocation budgétaire. Le programme d’urgence pour le Sahel a été adopté par le gouvernement burkinabè le 21 juin 2017 en vue d’apporter une réponse multisectorielle face à la vulnérabilité économique et sociale des populations et la dégradation de la situation sécuritaire dans la région.