Une coalition de quatre Organisations de la société civile (OSC), en partenariat avec la Confédération paysanne du Faso (CPF), a organisé, les 17 et 18 janvier 2019 à Ouagadougou, un forum national sur la transformation des exploitations familiales sur lesquelles repose essentiellement l’agriculture.
Cadre d’échanges et de plaidoyer, le forum national sur la transformation des exploitations familiales, tenu les 17 et 18 janvier 2019 dans la capitale burkinabè, a réuni des acteurs du monde rural, des décideurs et des partenaires techniques et financiers. Conformément à l’objectif visé, cette rencontre a permis de susciter une meilleure prise en compte des Exploitations familiales (EF), qui représentent plus de 95% des unités de production agricoles du pays, dans les processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques de développement.
L’enjeu est de promouvoir la transformation des EF, estimées à environ 1 400 000, et dont l’apport au secteur de l’agriculture est considérable, selon les experts. Les participants à la rencontre se sont malheureusement rendus compte, que ces exploitations, caractérisées par une multidimensionnalité et une multifonctionnalité en termes de taille de la famille, de superficies cultivables, de pratiques agricoles, etc., sont confrontées à plusieurs difficultés. Il s’agit, entre autres, des soucis d’accès aux facteurs de production et aux marchés, des effets du changement climatique, de la disponibilité des intrants, du manque d’équipements améliorés et adaptés, et de l’accès aux financements et aux crédits bancaires. Les échanges ont tourné autour de ces points, qui ont été débattus lors des trois panels organisés à cet effet et suivis de travaux en groupes.
Ce qui a permis aux forumistes venus des quatre vents du Burkina, de formuler des recommandations allant dans le sens de la levée de ces obstacles en vue de favoriser la transformation des EF. De quoi galvaniser davantage les organisateurs, la Coopérative de prestation de services agricoles (COPSAC), la Fédération des professionnels agricoles du Burkina (FEPAB), la Fédération nationale des groupements Naam (FNGN), et l’Union nationale des producteurs de riz du Burkina (UNPRB), qui se sont engagés dans un véritable plaidoyer en la matière, avec le soutien de l’organisation néerlandaise de développement, SNV, et la Confédération paysanne du Burkina (CPF), dirigée par Bassiaka Dao. Pour celui-ci, la modernisation des EF s’impose, car étant la seule alternative pour atteindre l’autosuffisance alimentaire au Burkina. « Nous appelons de nos vœux des efforts de l’Etat et des partenaires techniques et financiers pour l’atteinte de nos ambitions », a lancé M. Dao. Pour Jeannette de Regt, directrice pays de la SNV, dont l’organisation met en œuvre le programme « Voix pour le changement », il faut œuvrer à la transformation effective des EF, vu les enjeux pour l’alimentation. «Notre rôle est d’accompagner les organisations œuvrant dans le secteur agricole et de leur offrir des appuis techniques pour développer des stratégies », a-t-elle affirmé.
Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, a également souligné l’importance des EF, piliers de l’agriculture, l’un des moteurs principaux de la croissance inscrits dans le Plan national de développement économique et social (PNDES). Pour témoigner l’intérêt du gouvernement pour le secteur de l’agriculture, il a évoqué, entre autres, la création de la Banque agricole du Faso et la réalisation en cours d’études pour l’implantation d’une centrale d’achat des intrants et de matériel agricole. Le ministre Ouédraogo s’est par ailleurs réjoui de ce que les conclusions des travaux du forum pourraient orienter efficacement l’action gouvernementale dans le domaine de l’agriculture.