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Sidwaya N° 7485 du 23/8/2013

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Thomas Baguemzanré à propos des manifestations à Kindi : «... Je préfère remettre le terrain pour préserver la paix dans ma commune »
Publié le vendredi 23 aout 2013   |  Sidwaya


Thomas
© Autre presse par DR
Thomas Baguemzanre, le premier responsable de la commune de Kindi


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Suite à la marche de protestation organisée par la population de Tonsnabyiri, le 19 août dernier, le premier responsable de la commune de Kindi, Thomas Baguemzanré, rencontré, le 21 août 2013 à Ouagadougou, donne sa lecture de la situation.

« Mon fils est non seulement un citoyen burkinabè, mais plus particulièrement enfant de Kindi. Et à ce titre, il est en droit de posséder un terrain comme tout autre fils du village, s’il est en règle, vis-à-vis de l’administration ». C’est en ces termes que le maire de la commune de Kindi (province du Boulkiemdé), Thomas Baguemzanré, a justifié l’attribution des 13 hectares de terrain à son fils, Serge Baguemzanré. Il a précisé que son fils a suivi toute les voies légales pour acquérir le terrain, aujourd’hui objet de litige avec les notables de Tonsnabyiri. Selon ses explications, après avoir acquis la terre auprès du vieux Bangré Ouédraogo en vue d’effectuer des expérimentations agricoles, son fils a entamé des démarches au niveau des services techniques des domaines pour l’obtention de son titre foncier. Et comme la dernière décision lui revient, en tant que maire, c’est tout naturellement qu’il a apposé sa signature pour confirmer l’attribution du terrain après que les services techniques eurent fini leur travail. Et M. Baguemzanré de souligner que ce dossier n’était pas le seul qu’il a eu à signer. « Ce jour, j’ai également signé d’autres dossiers, notamment celui du lycée provincial privé de Kindi », a-t-il dit. Le maire de Kindi affirme qu’il ne comprend rien de la situation qui prévaut actuellement, car il pense avoir fait son devoir de maire et non de père. Il estime que la marche est illégale en ce sens, qu’aucun préavis de manifestation n’a été déposé par les organisateurs. Il a précisé que tout s’est passé dans un débit de boissons, où le préfet, en compagnie de deux personnes, serait allé retrouver le secrétaire général de la mairie dans le bar, pour lui signifier, à travers une lettre d’information, l’intention des populations de manifester le 19 août 2013. Pour le maire, cette procédure va à l’encontre des textes en vigueur dans la mesure où le commanditaire de la marche, notamment le conseiller municipal, Emmanuel Kouama, était censé savoir qu’ils auraient dû déposer une demande en bonne et due forme et qu’il appartient à l’instance dirigeante du conseil municipal d’examiner la demande et de donner son avis dans les 72 heures, tout en déterminant les axes qu’ils devront emprunter. Il a par ailleurs expliqué que la marche n’avait pour but que de ternir l’image de sa commune aux yeux de ses hôtes.

Pourquoi la date du 19 août ?

En tournée au Burkina Faso dans l’optique d’un échange entre les membres de l’Opinion des femmes du Faso et celles de l’Association des femmes pour l’entraide et la solidarité de la Côte d’Ivoire, les membres des deux délégations devaient se rendre à Kindi, pour rencontrer leurs consœurs de ladite commune. Ce, afin de lier un partenariat dans le cadre de leurs activités génératrices de revenus. Pour le maire Baguemzanré, le samedi 17 août alors que tout était fin prêt pour recevoir les visiteurs, il dit avoir appris ce jour que " des individus mal intentionnés" avaient choisi de perturber la rencontre. Ces mêmes individus, soutient-il, disent ne plus vouloir de lui dans le village. Face à une telle insécurité, le maire dit être contraint d’annuler la rencontre vu que les responsables de la sécurité lui ont clairement signifié qu’ils ne pouvaient pas assurer leur protection. Mais il affirme que cela n’est pas un fait nouveau : « Depuis que j’ai voulu interdire d’implanter une unité de boisson à Kindi, je suis l’objet de menace de mort et d’agression physique ». Il a confié que des sacrifices de chiens, de chats… ont été faits devant sa porte. Mais que tout cela ne l’effraie guère.
Face aux multiples menaces, le maire Baguemzanré dit avoir déposé une plainte auprès du procureur du Faso à Koudougou et que l’instruction suit son cours. Cependant, il a souhaité que le ministre de la Justice et le procureur ouvrent une enquête sur la façon dont la manifestation s’est déroulée. « J’ai lu dans un journal qu’ils portaient des crânes humains pour célébrer mes funérailles, mais où ont-ils trouvé ces crânes », s’est-il interrogé. Mais à écouter M. Baguemzanré, seule la cohésion entre les fils de Kindi doit primer. « En tant que fils de Kindi, je ne pense pas qu’une histoire de terrain puisse nous diviser et si cela devait arriver, je préfère plutôt remettre le terrain pour préserver la paix dans ma commune », a-t-il laissé entendre. Il se dit prêt à discuter avec la population afin de trouver une issue au problème qui les divise.

Entretien réalisé par :
Donald Wendpouiré NIKIEMA

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