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Art et Culture

«Le Fespaco est la voix du cinéma africain»

Publié le mardi 15 janvier 2019  |  RFI
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© Autre presse par DR
Le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango
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« Les festivaliers viendront en sécurité et repartiront en sécurité ». Le Fespaco, le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, fêtera entre le 23 février et le 2 mars son cinquantenaire dans une situation sécuritaire tendue. Le ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, a reçu RFI pour expliquer le rôle et la place du plus grand festival du continent africain, mais aussi pour parler de la sécurité des festivaliers face aux attentats de plus en plus récurrents au Burkina Faso. Il aborde également le défi des plateformes comme Netflix pour le cinéma africain, répond sur la restitution des œuvres d'art africaines promise par le président français et commente la Saison des cultures africaines 2020. Entretien.

RFI : Créé en 1969, le Fespaco célèbre cette année son cinquantenaire. Que représente ce festival panafricain du film africain aujourd’hui pour le Burkina Faso ?

Abdoul Karim Sango : C’est un grand moment de la vie et de l’histoire du Burkina Faso. Le Fespaco se tient à Ouagadougou, mais c’est un événement panafricain par sa dénomination. Aujourd’hui, sur le continent, on ne trouve pas un festival de cinéma de la dimension du Fespaco.

Au moment où partout dans le monde, l'extrémisme violent prend le pas sur les valeurs partagées des nations civilisées que sont la démocratie, la liberté, l'égalité, la justice sociale, la fraternité, le cinéma - à travers le Fespaco - doit plus que jamais jouer son rôle d’éducation des populations. Notamment auprès de la franche la plus jeune qui est aujourd’hui la cible privilégiée des prophètes des nouveaux temps.

Nous voudrons profiter de ce cinquantenaire pour lancer ce message au monde : ce qu'il se passe aujourd’hui, ce n’est pas un problème de chaque nation. C’est la civilisation qu’on a tenté de construire après les deux premières guerres mondiales qui est en train d’être progressivement mise en cause. Et le cinéma doit nous aider à déconstruire le discours de ces prophètes de malheur.

Quel rôle le Fespaco a-t-il à jouer dans le concert des plus grands festivals de cinéma au monde, à côté de Toronto ou Cannes ?

Le Fespaco est la voix du cinéma africain, puisque ce qui constitue aujourd’hui la vraie menace dans ce monde est cette tendance à la mondialisation, à l’uniformisation des mœurs, des pensées. Si le Fespaco n’est pas là, à côté de Cannes ou à côté du cinéma latino-américain, la quête de la diversité culturelle perdra tout son sens. Donc, plus que jamais, le Fespaco doit avoir sa place pour refléter la diversité du monde.

Ces derniers jours et semaines, le Burkina a connu des attaques très meurtrières dans le nord du pays. Ces dernières années (2016, 2017, 2018), des attentats commis à Ouagadougou, dans la capitale, avaient aussi ciblé des lieux très fréquentés par les étrangers. Comment allez-vous garantir la sécurité des festivaliers du Fespaco 2019 ?

Nous savons que c’est une grosse préoccupation de nos amis. Mais le gouvernement du Burkina Faso a pris toutes les mesures pour assurer la sécurité des festivaliers, qui viendront en sécurité et qui repartiront en sécurité. Le Burkina est un pays qui a une longue tradition de ces événements culturels.
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