Dédougou, Un Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) en service à Dédougou, a obtenu vendredi, la présence de la presse pour passer un message de désespoir, avant de renoncer à sa menace de libérer des détenus.
Kalachnikov et arme de poing en vue et perché sur ‘’la tour de contrôle’’, l’assistant de Garde de sécurité pénitentiaire (GSP), menaçait vendredi de libérer les prisonniers de la Maison d’arrêt et de correction de Dédougou.
Suite aux négociations engagées avec ses collègues, le GSP a renoncé à son projet mais a obtenu qu’on convoque la presse pour qu’il passe un message.
Il s’est amèrement plaint des coupures de salaires opérées depuis trois mois pour des faits de grève et dont la dernière s’élève à 57 mille FCFA.
Selon lui, ces coupures ne sont pas justifiées car les GSP gardent toujours les détenus mais ont seulement décidé de ne plus assurer les escortes pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative.
Pour le plaintif, les autorités seraient les vrais terroristes qu’elles prétendent combattre, car estime-t-il, sa situation peut faire de lui «un terroriste forcé».
Pire si les GSP venaient à cesser de garder les prisonniers ou à les libérer, la situation sécuritaire sera plus tendue, a –t-il ajouté.
D’autres interlocuteurs ont confié à l’AIB que l’intéressé traverserait une passe difficile due à deux prêts bancaires et aux menaces de son bailleur de l’expulser, à cause de loyers impayés.
Le Syndicat national des agents GSP (SYNAGSP) a lancé en octobre 2018, une grève illimitée pour exiger la prise de décrets d’application devant conférer un statut particulier à leurs corps.
En mi-novembre 2018, dix GSP ont été révoqués en conseil de ministres, accusés d’avoir désarmé des collègues en faction au domicile du ministre de la Justice Réné Bagoro.
Depuis quelques semaines, les responsables des prisons civiles burkinabè sont devenus indésirables au sein de leurs propres établissements.
En avril 2013, un assistant GSP en poste à Ouagadougou, après deux semaines de grève de la faim, avait menacé de s’immoler s’il n’obtenait pas de meilleures conditions de vie et de travail.
Il avait renoncé à son projet après une rencontre avec le Général Gilbert Diendiéré, alors chef d’Etat-major particulier du président Blaise Compaoré.