Avant même que le rapport « circonstancié » sur la mise en œuvre du sénat ne soit connu, les analyses vont bon train déjà sur comment doit être sa mort et quel sera le mode de célébration de sa messe de requiem ! Deux juristes se sont contre-attaqués sur ce sujet dans les colonnes de la presse : comment, d’un point de vue juridique, le sénat doit mourir.
Les contempteurs du sénat demandent son avortement, sans peut-être penser à comment on pourrait le provoquer. Me Herman Yaméogo, avocat et président de l’UNDD, et Abdoul Karim Sango, juriste de formation et de profession, ont donné une consultation gracieuse à l’opinion publique burkinabè.
Le premier a indiqué qu’il n’est pas possible que le sénat soit abrogé par l’Assemblée nationale. Il s’arc-boute sur l’article 163 de la Constitution burkinabè : « le projet de révision [de la Constitution] est, dans tous les cas, soumis au préalable à l’appréciation du parlement. » Autrement dit, la Loi fondamentale ne peut désormais être modifiée que par les deux chambres réunies du Parlement : l’Assemblée nationale et le sénat.