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Burkina Faso/Face à la mort programmée de l’état: Où sont passés les chantres de la révolution?

Publié le lundi 7 janvier 2019  |  NetAfrique
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© aOuaga.com par A O
Conférence de presse du Balai citoyen sur la situation nationale au centre Norbert Zongo à Ouaga
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L’histoire va-t-elle se répéter ? L’heure de la véritable révolution n’a-t-elle pas sonné ? Entre le déni de démocratie qui avait jeté, en son temps, en Octobre 2014, dans la rue des milliers de burkinabés dont le mécontentement était légitimé par la volonté subodorée de l’ancien Chef d’état, Blaise COMPAORÉ de modifier l’article 37 de la constitution et la situation de pourrissement actuelle qui menace de faire basculer tout le Faso dans le chaos, la saine appréciation des choses n’impose-t-elle pas que le peuple prenne ses responsabilités? Au moment même où nous mettons sous presse, la Gendarmerie de Dan à 55 Kms de Bobo-Dioulasso tente de contenir l’assaut d’une horde d’individus déterminés à faire plier le fier peuple du Faso face au règne de la terreur.

Alors que l’opinion nationale était encore scandalisée par le massacre d’une dizaine de gendarmes à Toeni dans le Nord-ouest du pays, c’est sur un goût de fatalité que la nouvelle de l’attaque de Yirgou faisant 6 morts, le Mardi 1er Janvier 2019 en pleine matinée, a été accueillie. Une fois de plus, le sang a coulé, sauf que là, le message des terroristes désignés, est on ne peut plus clair: 2019 a commencé dans le sang et les burkinabés devraient s’attendre à un déferlement inédit de violences. Il n’aura pas fallu plus de 48 heures pour que la situation devienne infernale avec l’exécution froide de 48 personnes, toujours dans la localité de Yirgou. Mais, que se passe-t-il ?

Comment le pays des hommes intègres a-t-il pu se transformer si rapidement en un véritable enfer? Cependant, ce qui surprend le plus, c’est la fébrilité des mouvements Sankaristes qui ont quasiment perdu de la voix et qui se retrouvent comme pris au piège de leur incohérence.
Dénoncer, alors que l’on a fait miroiter le paradis au peuple au lendemain des évènements d’octobre 2014, qui n’auront finalement fait qu’amorcer la descente aux enfers du Faso sur tous les plans? Soutenir un gouvernement visiblement submergé par l’Avalanche d’affronts que lui font subir les nouveaux maîtres du Nord, ou encore se risquer à proposer un schéma de sortie de crise à la mesure de la bêtise idéologique dont ils sont tributaires ? Ces saprophytes qui ne doivent leur existence qu’à la mort du Capitaine Thomas SANKARA baignent dans un océan d’incertitudes qui mettent à nu l’incongruité d’un système qui assiste impuissant à la faillite collective de la société burkinabé dont les frictions internes ne font que commencer à éclabousser l’opinion internationale.
Après avoir fait de l’Ivoirien Blaise, le bouc émissaire, voilà qu’aujourd’hui , au lieu de confronter courageusement le miroir de l’objectivité, on brandit le spectre ethnique pour faire des Peuls burkinabè les ennemis de leur propre patrie, alors que les vrais problèmes demeurent, conjugués entre incompétence sécuritaire et assombrissement des perspectives économiques.

Si révolution il doit avoir, c’est sans doute là maintenant l’occasion de renforcer les acquis démocratiques en réclamant dans un esprit patriotique , la réforme des institutions et l’instauration d’une véritable politique de réconciliation nationale qui serait certainement l’arme fatale pour mettre en péril les ambitions intégristes.


Raoul MOBIO
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