Village situé à 200 km de Ouagadougou dans le Centre-nord du Burkina, Yirgou-Foulbé a été la cible d’une attaque terroriste suivie de représailles contre la communauté peulh dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019. Face à ces représailles qui ont fait de 46 morts selon un bilan officiel, le mouvement Citoyen africain pour la renaissance (CAR) a fait une sortie médiatique ce dimanche 6 janvier 2019 pour réclamer justice et réparation.
Le CAR estime que la situation sécuritaire du Burkina a évolué «dangereusement» sur l’ensemble du territoire et que cette situation, si, dans un premier temps, n’était que l’œuvre des groupes terroristes qui ont toujours profité de la faiblesse et de l’absence de l’Etat dans certaines parties du pays, vient d’avoir une autre dimension beaucoup plus grave, celle de l’embrasement communautaire.
Hervé Ouattara, président du CAR dit observer la défaillance du gouvernement dans la conduite des affaires publiques, notamment son «incapacité à assurer la sécurité des Burkinabè et de leurs biens.» Pour le CAR qui attirait l’attention du gouvernement le 9 mars dernier sur la nécessité de préserver «Le vivre ensemble», en dépit des interpellations multiples, «le pouvoir en place semble ne pas comprendre que la question du terrorisme est transversale et que pour cela, il faut travailler à rassembler tous les enfants du pays.»
«La fracture sociale est béante avec pour corolaires, des frustrations, des crises en latence à tous les niveaux de la société et pire, l’atteinte à l’unité nationale qui nous est si cher. Résultat, des Burkinabè attaquent et tuent d’autres Burkinabè sur le sol burkinabè pour se faire justice sous le regard des autorités burkinabè. Plus de 40 morts selon le bilan «Officiel » provisoire ; c’est macabre», fait remarquer Hervé Ouattara.
Occasion pour M. Ouattara de condamner avec fermeté ces attaques lâches contre la communauté peulh de Yirgou-Foulbé et d’appeller également au bon sens des populations. Pour Hervé Ouattara, ce massacre est le Nième lié aux questions ethniques qui mérite d'être traité avec rigueur et fermeté. «Des sanctions s'imposent pour que plus jamais de telles violences ne se reproduisent. Si au niveau des terroristes, la politique du diviser pour mieux régner semble la méthode privilégiée, alors travaillons à y remédier. Le vivre-ensemble ne se décrète pas mais se réalise dans les faits. Nous sommes tous des victimes potentielles donc que personne ne s'en réjouisse. Le Burkina traverse une mauvaise passe et il est temps de se ressaisir et de ramener l'autorité de l'Etat partout», ajoute-il.
Par ailleurs, le CAR dit attendre du pouvoir qu’il situe vite les responsabilités et que les auteurs de ces exactions paient à la hauteur de leurs forfaits.
Nous appelons également le gouvernement à faire preuve d’anticipation, de bon sens et de travailler à essuyer les larmes des mères qui pleurent leurs enfants, des épouses qui pleurent leur maris et des enfants qui pleurent leur père. Il est grand temps que le pouvoir arrête de pousser le peuple à bout. Sinon, dos au mur, il prendra ses responsabilités et lui exprimer comme il se doit sa lassitude face à cette nonchalance dans la résolution des crises.
Tout en appelant les citoyens de part et d’autre du Burkina à ne pas se laisser gagner par le repli sur soi et se laisser contaminer par la peur de l’autre, le CAR estime que toutes les victimes de cette barbarie communautaire méritent un hommage national pour réaffirmer notre appartenance à la même patrie.