C’est l’une des mesures les plus importantes prises à l’orée de la nouvelle année. Et elle a été prise au lendemain de l’attaque de Toéni et de la tenue d’un conseil national de défense qui a rassemblé autour du chef de l’Etat, les chefs militaires burkinabè, lors d’un Conseil des ministres extraordinaire tenue le 31 décembre 2018. Face à la recrudescence des attaques terroristes de plus en plus sanglantes, le gouvernement a décidé, au terme de son dernier rendez-vous de l’année 2018, d’instaurer l’état d’urgence. «Le président du Faso a décidé de déclarer l’état d’urgence dans certaines provinces du Burkina Faso. Il a également donné des instructions pour des dispositions sécuritaires particulières sur toute l’étendue du territoire», a déclaré Rémis Fulgance Dandjinou, à la sortie d’un Conseil des ministres extraordinaire.
Au total, sept (7) des treize (13) régions sont concernées par l’état d’urgence, a précisé le ministre porte-parole du gouvernement. Il s’agit notamment des régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-Est, de l’Est, du Nord et du Sahel. Un décret présidentiel viendra préciser les provinces concernées par cette mesure.
De l’avis de Rémis Dandjinou, «ces dispositions ont pour objectif d’assurer avec sérénité et efficacité la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso et de ramener la quiétude au sein des populations». L’état d’urgence accorde notamment des pouvoirs supplémentaires aux forces de défense et de sécurité dont celui d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit. Certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes, comme la liberté de circulation.
Depuis le premier semestre de l’année 2015, le Burkina Faso est la cible d’attaques répétées meurtrières les unes que les autres. D’abord localisées dans le Nord du pays, ces assauts de groupes armés terroristes se sont ensuite étendus à d’autres régions dont celles de l’Est. Des attaques sporadiques ont, en outre, frappé d’autres localités du pays. La capitale Ouagadougou, quant à elle, a été frappée à trois reprises.