Le 30 décembre 2018 marquera l’An III du management au sommet de l’Etat de Mr Rock Marc Christian KABORE, comme président du Burkina Faso, chef suprême des armées, garant constitutionnel de l’unité nationale et du respect des traités et accords internationaux. Après trois ans de son mandat, soit 60 % d’exécution de son programme, les indicateurs sont plus que jamais au rouge dans tous les secteurs : sécurité, chômage, économie et création de richesse, éducation, habitat, énergie, transport, accès à l’eau et en gros, en indice de développement humain (IDH) ou social (IDS). L’espoir est devenu un idéal très lointain pour le burkinabè lambda car, le commandant en chef ne rassure pas et ne garantit pas l’unité nationale. Les années se suivent et se ressemblent et la désillusion entre Rock KABORE et les burkinabè est plus profonde que jamais, tant le désespoir est grand. Cette situation chaotique oblige la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA), d’une part à faire un bilan objectif de la situation de notre pays, mais aussi d’autre part à insister sur une nécessité d’un changement immédiat de cap. Ce parce que déjà, à l’an II de Rock KABORE, 55 % des Burkinabè interrogés dans un sondage du centre pour la gouvernance démocratique, déclaraient ne pas être satisfaits de la gouvernance du Président. Et cette insatisfaction sans doute légitime, loin de trouver une oreille attentive de l’exécutif, a été malheureusement balayée du revers de la main.
L’an III de Rock KABORE, ce sont aussi les sorties hasardeuses, arrogantes et humiliantes des ministres de la république, qui prétendent être dans la cour des grands et qui doivent mieux vivre que le reste du peuple. C’est aussi des conflits internes au sein du MPP qui sont exhibés au grand public comme le cas du président de l’assemblée nationale qui a été nargué le 06 décembre dernier à Manga par les membres du gouvernement dans le cadre de la célébration de la fête nationale du 11 décembre.
Ces comportements amateuristes et non républicains ajoutés au manque de cohésion au sommet de l’Etat plongent les burkinabè dans la consternation, démontrant ainsi un casting douteux. Le bilan de Rock KABORE, au plan sécuritaire, c’est plus de 240 morts issus des rangs des forces de défense et de sécurité et des civils, du fait de la banalisation de la classe dirigeante actuelle des questions sécuritaires et parce que les bonnes personnes, ne sont pas à la bonne place. Autres conséquences, c’est aussi plus de 792 écoles fermées, 2500 enseignants au chômage technique, avec plus de 65000 élèves laissés sans instruction. C’est un bilan sans précédent pour le Burkina Faso. Le programme d’urgence du sahel (PUS) d’une enveloppe astronomique d’environ 458 milliards de FCFA, censé atténuer l’insécurité et le terrorisme et booster le développement du Sahel n’est qu’une illusion, car en dehors des clôtures et des constructions des commissariats et des gendarmeries, il n’a apporté aucun impact réel sur la vie socio-économique des sahéliens, pire les conditions de vie se dégradent tous les jours.
L’an III de Rock KABORE, c’est aussi une paupérisation plus accrue et visible des Burkinabè avec son corollaire de vie chère dans les familles.
La NAFA invite de ce fait, le gouvernement à se ressaisir et à annuler sans délais la hausse inexplicable de 12 % sur le prix du litre du carburant, qui fait peser sur les familles modestes, un coût de la vie déjà insupportable. Elle décrie par la même occasion le comportement peu responsable que les autorités ont eu en augmentant clandestinement les taxes sur les factures d’eau sans donner une justification rationnelle à une telle hausse. L’an III de Rock KABORE, c’est aussi une insouciance totale face aux enjeux du moment, préférant affirmer aux burkinabè que sa préoccupation, c’est d’être candidat en 2020 ! Et même que certains d’entre eux croient qu’ils sont là pour 50 ans (!) alors qu’un sondage (Obass Consulting), réalisé en avril 2018, montre que 51 % des Burkinabè ne souhaitent pas que Rock soit candidat en 2020 (les 49 % étant sans opinion, ou favorables).
C’est donc triste à dire, mais l’an III de Rock KABORE, montre clairement, qu’après avoir « pris le pouvoir à travers l’exclusion et le mensonge », comme l’affirment ses anciens alliés d’hier sous la transition (Yacouba ZIDA et autres), attendu comme la solution, Rock est devenu un souci pour les burkinabè et surtout pour le MPP après le décès de Salif Diallo, père fondateur et spirituel du MPP et partis satellites.
C’est pourquoi la NAFA, demande au Président Rock KABORE, de faire en sorte que pour l’an IV, il gagne à mettre dans son bilan, l’organisation réussie du « forum national des forces vives de la nation pour la paix et la réconciliation nationale » suggéré par le CFOP et la CODER, pour trouver ensemble les solutions aux maux du pays et parvenir à la cohésion nationale. La NAFA l’invite une fois de plus à garantir l’unité nationale et la cohésion au niveau de toutes couches de la société burkinabè en mettant l‘accent sur l’essentiel et en impliquant toutes les ressources humaines sans ostracisme pour le développement du Burkina Faso.
Assurément, rien n’est perdu pour le Burkina Faso si la sécurité et le développement économique et social devenaient la priorité du Président KABORE. En Effet, il est difficile d’expliquer que l’on ait préféré des voitures hauts de gamme pour les ministres, aux gilets pare-balles d’un soldat, dans le Sahel. Là-dessus, les analystes les plus respectables au monde le disent : « les forces de sécurité (burkinabè) sont démunies face aux terroristes », et leur conclusion est plus claire « la stratégie des nouvelles autorités n’est pas efficace ».
Il faut le dire, l’an III de Rock KABORE, c’est aussi l’an III de détentions préventives pour ses adversaires politiques comme Djibrill BASSOLE. Même Auguste Denise BARRY de la transition ainsi que ceux de la société civile comme Safiatou LOPEZ, Pascal ZAIDA, Naïm TOURE, (…), ne sont pas en reste.
Sur la question liée à la justice, dont 57,8 % des Burkinabè ne sont pas satisfaits en tant qu’« institution impartiale » (dernier sondage du CDG), il faut rappeler que dans le cadre du procès sur le coup d’État manqué, le juge d’instruction avait reconnu qu’il n’y a aucune preuve que Djibrill BASSOLÉ soit impliqué dans ce « putsch ». Fait d’ailleurs, qui l’avait conduit à abandonner l’essentielle des charges pesant contre lui. Du reste cette position est appuyée par l’ONU, qui a jugé sa détention arbitraire, et a demandé sa libération immédiate et son indemnisation pour préjudice subi. Djibrill BASSOLÉ est donc privé de sa liberté au Burkina Faso, non pas par le droit, mais par la volonté du gouvernement MPP qui a décidé de le garder prisonnier, à coup d’arrêtés ministériels et d’instructions verbales pour réduire ses droits les plus élémentaires.
Gouverner par l’exemple est possible et c’est ce qui est souhaitable pour le Burkina Faso. C’est pourquoi la NAFA invite le Président du Faso, à mobiliser toutes les énergies disponibles, afin de faire sortir notre pays du péril actuel.