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Noël et dialogue interreligieux : Idrissa et Marie, un couple mixte qui vit en parfaite harmonie

Publié le mardi 25 decembre 2018  |  aOuaga.com
Noël
© Autre presse par DR
Noël et dialogue interreligieux : Idrissa et Marie, un couple mixte qui vit en parfaite harmonie
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Selon certains observateurs de la vie sociale, avec l’avènement du terrorisme et du djihadiste, la tolérance religieuse tend à s’effriter au Burkina. C’est donc le moment de promouvoir davantage le dialogue interreligieux. Fort heureusement, il y a des familles qui ont compris cette nécessité du savoir vivre ensemble malgré la différence de religions. C’est le cas par exemple, de certains couples mixtes. A l’occasion de la fête de la Nativité nous avons rendus visite à l’un d’entre eux, en l’occurrence le couple Traoré dont l’homme musulman et la femme catholique, vivent en parfaite harmonie.

Idrissa Kirsi, avocat de profession et Marie Odile, agent au call-center de la SONABEL, forment le couple Traoré. Leur histoire date d’il y a 17 ans, quand ils ont décidé de vivre sous le même toit. Idrissa est musulman et Odile, catholique. Mais la différence de croyance religieuse n’affecte nullement leur vivre ensemble. Mariés aussi bien à la mairie, à la mosquée qu’à l’église, ils sont heureux parents de 3 enfants dont 2 garçons et une fille, ayant tous eu le baptême catholique et musulman. Chacun porte un prénom musulman et un prénom catholique. Dans cette famille, chacun est libre de pratiquer la religion de son choix. «Dès le départ, il y a eu la tolérance religieuse entre nous, chacun a accepté la foi de l’autre. Monsieur a été vraiment compréhensif, il m’a accepté tel quel », raconte Marie Odile, la maîtresse des lieux qui nous a reçu dans la cour familiale, sise à la cité An III, en présence de son époux et des trois héritiers le lundi 17 décembre 2018.
« Nous estimons que c’est le même Dieu que nous prions »

De son côté également, le chef de famille, Kirsi Idrissa apprécie sa moitié et dit bénéficier de la même tolérance religieuse. «Les choses se passent le plus simplement possible. Peut-être que c’est parce qu’on a l’avantage d’être des intellectuels. La différence de religion ne constitue pas un problème pour nous. Je l’ai connue catholique pratiquante et je peux dire que c’est ça même qui m’a plu en elle. Pour moi, quelqu’un qui a la crainte de Dieu est une bonne personne », se réjoui t-il avant d’ajouter qu’autant il encourage son épouse à être assidue dans la pratique de sa chrétienté, autant il reçoit les mêmes encouragements de sa part, parfois des «remontrances» quand elle sent un relâchement de sa part dans le respect des 5 prières quotidiennes. Et de nous raconter cette anecdote qui va d’ailleurs contribuer à renforcer son engagement dans la promotion de la tolérance religieuse au sein des couples et des familles. «Nous n’avions pas encore célébré le mariage à l’église lorsqu’un jour dans une causerie avec des amis j’apprenais que quelqu’un qui fréquente l’église sans y être marié, ne peut pas communier. Je suis resté des nues. De retour à la maison, j’ai demandé à madame qui a confirmé ces dires. J’étais alors découragé. Pourquoi elle ne me l’a pas fait savoir alors qu’elle est assidue à l’église. Je lui est présenté des excuses et lui ai dit d’aller prendre les renseignements pour qu’on puisse faire le mariage à l’église. C’est ainsi qu’on a fait le mariage à l’église avant même celui de la mosquée ». Pour Marie Odile cette attention est une belle preuve d’amour qu’elle considère comme un bouquet inespéré.

Un sapin de Noël chez un musulman

Mieux, depuis ce temps monsieur Traoré est aussi engagé avec son épouse auprès de l’église pour mener des actions de promotion du dialogue inter-religieux. Un des actes concrets de cet engagement que Marie Odile raconte en anecdote, c’est quand elle a cousu un uniforme de l’église pour son mari qui l’a porté pour l’y accompagner à une fête. Même le prête était content de le voir dans le pagne de l’église.
Un autre aspect de l’acceptation de l’autre dans cette famille, il ne font pas de différence entre les fêtes musulmanes et catholiques. Chez les Traoré tout se fête. « Quand il y a une fête musulmane c’est moi qui les réveille tôt le matin, les aide à se préparer et les dépose au lieu de la prière avec leur papa. Pareille quand il s’agit d’une fête catholique. Nous estimons que c’est le même Dieu que nous prions et que seules les manières diffèrent », indique Mme Traoré. Son époux s’empresse d’ajouter, avec joie, qu’elle veille toujours à ce qu’il ait un basin neuf et des babouches neuves pour la grande prière. De quoi procurer aux enfants de l’estime et de l’admiration vis à vis de leur parent. « Je vais avec papa à la mosquée et avec maman à l’église. Pour moi cela ne constitue pas un problème car autant papa accepte que maman aille à l’église, maman aussi permet à papa de pratiquer sa religion », apprécie l’ainé, Raven, élève en classe de 3èm au collège Jean Baptiste de la Salle.
Pour Noël, un sapin géant trône déjà chez les Traoré. Marie Odile prévoit aller à la messe de minuit le 24 et à celle du 25 matin, peut-être accompagnée de ses deux derniers enfants qui sont plus proches d’elle. Elle passera une partie de la journée en famille, en compagnie de son mari, à recevoir des parents. Elle n’a encore rien décidé du menu de Noël mais par respect à la religion de son mari, elle se réserve d’y introduire la viande de porc et l’alcool. Mais selon monsieur Traoré, il ne fait aucune restriction alimentaire à son épouse et à ses convives.

Halima K
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