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2 ans après l’attaque du poste militaire : Nassoumbou prend des allures de ville fantôme

Publié le lundi 17 decembre 2018  |  Radio Oméga
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© Autre presse par DR
Une attaque terroriste contre l`armée burkinabè fait douze morts à Nassoumbou dans le nord du Burkina
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A croire que le cœur de Nassoumbou, localité située à une trentaine de km de Djibo dans la province du Soum (région du Sahel), ne bat plus qu’au ralenti. Son marché de bétail communément appelé Garbal habituellement bien fréquenté est aujourd’hui désert. Pas un seul animal à marchander ou apprécier encore moins un éleveur dans les environs ne plane dans les parages depuis des mois.

Ceux qui en ont encore le courage préfèrent aller commercer sur d’autres marchés comme ceux de Djibo. L’école primaire et le collège également sont également déserts. Pas de cours depuis la rentrée. Ali élève en classe de 6e supplie: « On veut que le gouvernement nous aide pour qu’on puisse avancer, pour ne pas rester à la maison que nos enseignants puissent revenir nous enseigner car on veut aller loin ».


Des services publics comme la mairie restent également fermés la plupart du temps.
Cependant Nassoumbou baigne dans un relatif sentiment de sécurité depuis l’attaque du poste militaire qui a fait 12 morts le 16 décembre 2016.

Le dispositif et les patrouilles ont été renforcés

Abdoulaye, commerçant à Nassoumbou témoigne : « Je veux d’abord remercier les Soldats car ces deux jours vraiment ca va. Ce qui est dur c’est la nourriture car pour les marchandises il faut aller à Djibo alors que Djibo est vraiment faut faire vraiment attention. Tu peux juste amener un sac mais un sac seulement pour le commerce c’est compliqué. Même l’huile c’est compliqué. Beaucoup de marchandises viennent également et pourrissent faute de marché. Il faut vraiment qu’on nous aide sur ce plan. »

Le simple plat de riz qui était de 300 FCFA a tout simplement doublé de prix. Et là encore il faut trouver le restaurant ouvert pour vous en servir. Souvent improvisés en fonction de l’affluence, les places de vente de nourriture ne tardent pas à disparaître comme elles ont apparu. Ce qui oblige ceux qui sont de passage comme Ibrahim le maçon à se débrouiller pour trouver de quoi se mettre sous la dent: « ça fait des mois que nous sommes ici, il faut reconnaître que c’est sécurisé, c’est la nourriture qui est problème, même si tu es un habitant c’est pas facile d’en trouver encore moins nous qui sommes de passage, chacun de débrouille comme il peut pour en avoir ».

Même s’ils n’acceptent pas en discuter ouvertement, beaucoup d’habitants de Nassoumbou regrettent le départ d’une bonne partie de leurs jeunes, certains ont rejoint des localités plus sécurisées comme Djibo mais d’autres semblent avoir été recrutés par Ansaroul Islam, le groupe terroriste de Malam Dicko, donné depuis lors pour mort, dont le premier forfait notable reste l’attentat du 16 décembre.
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