Les enseignants de plusieurs écoles de la province du Sourou, région de la Boucle du Mouhoun, dans le nord-ouest du Burkina Faso, ont abandonné les élèves à cause des menaces terroristes, ont déclaré vendredi plusieurs témoins cités par les médias locaux.
Selon des sources concordantes, plusieurs écoles ont fermé dans les villages, laissant les élèves dans la rue. Les médias locaux ont cité, entre autres, la fermeture du lycée départemental de Kiembara en début de la semaine et des écoles primaire et post-primaire de Konga dans la commune de Gomboro vendredi.
"Une dizaine d'individus armés ont rendu visite aux enseignants jeudi soir pour leur intimer l'ordre de quitter les lieux. Ce matin, tous sont partis", a rapporté le journal Lefaso.net.
"Les enseignants ont peur pour la sécurité de leur famille. La situation nous inquiète car nos enfants se retrouvent dans la rue", s'est inquiété un responsable villageois.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à la montée de l'insécurité et des attaques terroristes sur son territoire, qui ont fait plus de 230 morts depuis cette date, selon les autorités.
Cette situation perturbe l'école dans plusieurs régions du pays. L'année dernière, plus de 520 établissements scolaires ont été fermés, soit près de 56 000 élèves privés de leur droit à l'éducation du fait des menaces terroristes.
Cette année, dans certaines localités du Nord et de l'Est du pays, plusieurs écoles ont été incendiées, et des enseignants ont déserté leur poste après avoir reçu des menaces d'hommes armés qui leur ont demandé d'abandonner l'enseignement classique au profit des études coraniques.
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a promis lundi dernier, lors de la célébration de l'indépendance du pays, d'assurer l'école dans les régions en proie aux attaques terroristes au Burkina Faso.