L’avis favorable de la justice française à la demande d’extradition de François Compaoré, que la justice bukinabè souhaite entendre dans le cadre de l’enquête sur la mort de Norbert Zongo, marque une nouvelle étape vers la justice, vingt ans après l'assassinat du journaliste le 13 décembre 1998.
C’est une tradition perpétuée depuis vingt ans au Burkina Faso. Chaque 13 décembre, les classes de la plupart des écoles et universités du pays se vident. Des centaines de jeunes manifestent avec pour mot d’ordre : « justice pour Norbert Zongo ».
Des cérémonies de commémoration sont également organisées par les organisations de défense des droits de l’homme et les syndicats de journalistes, pour marquer l’anniversaire de l’assassinat, le 13 décembre 1998, de cet écrivain et journaliste d’investigation dont l’héritage aura marqué toute une génération de Burkinabè. Plusieurs lieux emblématiques portent aujourd’hui son nom : le Centre national de presse, une rue de Ouagadougou, ou encore l’université de Koudougou, dans le centre-ouest.
Le journaliste d’investigation, qui signait de son nom de plume « Henri Sebgo », a laissé une marque indélébile dans le pays. Le directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant a en effet publié de nombreuses enquêtes très critiques envers le régime de Blaise Compaoré. Il dénonçait entre autres le trafic des parcelles, des malversations sur des terrains d’habitation dans plusieurs secteurs de Ouagadougou qui ont éclaboussé des élus municipaux du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, alors au pouvoir) ou encore des cartes électorales multiples lors de la présidentielle de 1998 ou encore la modification de l’article 37 de la Constitution, dans un sens permettant au président du Faso d’être réélu indéfiniment.