Ouagadougou - Le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry, a déclaré, jeudi à Ouagadougou, que la mort du journaliste d’investigation Nobert Zongo (assassiné le 13 décembre 1998) a permis le renforcement de la démocratie au Burkina Faso.
Pour le chef de la diplomatie burkinabè, le sacrifice du journaliste disparu a été important dans la démocratisation du Burkina Faso, à travers l’avènement de certaines réformes telles que le passage du mandat septennal à celui quinquennal.
A écouter Alpha Barry, la mort de Norbert Zongo a permis une liberté d’expression, la mise en place d’un collège des sages et celle d’une commission d’enquête indépendante, ainsi que l’institution d’une journée nationale de pardon.
Le ministre des Affaires étrangères s’exprimait jeudi à Ouagadougou, lors d’une marche-meeting organisée par le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP), à l’occasion du vingtième anniversaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune.
La marche-meeting du CODMPP visait à réclamer vérité et justice pour l’affaire Norbert Zongo qui piétine depuis deux décennies.
Dans son intervention, le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré a fait remarquer que le parti au pouvoir qui était censé se saisir du dossier Norbert, est resté sourd et muet.
Pour M. Zougmoré, «le régime en place est plutôt préoccupé par l’amélioration du niveau de vie de ses ministres et autres dignitaires et la domestication de la justice nationale».
Il estime que la décision prise par la justice française suite à la demande d’extradition de François Compaoré (frère cadet de Blaise Compaoré) formulée par le Burkina Faso, laisse confiant.
Chrysogone Zougmoré a, par ailleurs, demandé à ses camarades de rester mobilisés jusqu’à ce que justice soit rendue sur le dossier Norbert Zongo.
C’est le 13 décembre 1998 que le journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons (Blaise Ilboudo, Ernest Zongo et Abdoulaye Nikièma) ont été assassinés.
Ils ont été retrouvés morts calcinés dans leur véhicule, à Sapouy, localité située à environ 100 km au Sud de Ouagadougou.