C’est le couac de la semaine et il n’est pas passé inaperçu. Le président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sakandé a mal vécu l’absence des membres du gouvernement à l’ouverture de la foire de l’indépendance dont il était le parrain. Visiblement remonté pour ce manque d’égards, le chef du parlement n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer son courroux.
Dans une verve salée le mot est lâché. «La foire fait partie des activités commémoratives du 11-Décembre à Manga et j’estime que cette cérémonie a été boycottée. Elle a été boycottée parce qu’on m’a demandé d’être parrain de cette cérémonie…» Pour l’occupant du perchoir, la raison qui explique ce boycott, est l’inauguration du Ramada Pearl Hôtel appartenant à l’opérateur économique, Hamidou Carreaux. Or, l’inauguration de la foire se tenait dans le même temps et parrainé par Sakandé. Fort de cette conviction, il dit être venu en tant que chef d’institution à cette cérémonie pour les jeunes et les femmes de la cité de l’épervier. Personnalités visées : Simon Compaoré, Siméon Sawadogo, Kalil Bara, etc. Coup de gueule donc.
Mais couac également, car l’occupant du perchoir déplore ce qui ressemble à un boycott, on peut le comprendre, mais aller jusqu’à dire «Combien de ‘’Mangalais» peuvent aller dans cet hôtel ?» est un dérapage langagier qu’on peut comprendre mais qu’on ne peut pas approuver. On devine que se jouent en lame de fond les rivalités à la tête du parti au pouvoir MPP. Ils ne sont pas rares, ceux qui estiment révolue, l’époque des actuels tenants des rênes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Et pour ne pas arranger les choses, la présidence par intérim qu’occupe l’ex-bourgmestre de la capitale, Simon Compaoré est de plus disputée et fait l’objet de toutes les convoitises.
Pour certains, cela n’a que trop duré. Soit un congrès est organisé pour le confirmer ou le débarquer de ce poste. Quand on sait qu’un Simon n’a plus rien à prouver et surtout n’entend pas engager un quelconque bras de fer avec qui que ce soit, ces guerres de positionnement, à deux ans de la présidentielle et des législatives, n’est pas un bon signe. Quand on sait aussi les ambitions que nourrissent certains pour ce poste, pas besoin d’être un démiurge pour établir une relation de causalité entre les évènements. A la vérité, dans tout grand parti, a fortiori la formation qui détient le pouvoir d’Etat, il y a toujours des forces centrifuges qui s’entrechoquent notamment entre hiérarques et jeunes loups aux dents acérées. Pourvu que cela participe au dynamisme du parti.