La justice française a émis ce 5 décembre 2018 un avis favorable à l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. Le frère cadet de l’ex-Président du Faso, Blaise Compaoré, est accusé dans l’affaire de l’assassinat du journaliste burkinabè Norbert Zongo en 1998. Pour Maître Prosper Farama, avocat de la famille Zongo, c’est déjà une victoire d’étape très importante, même si, dit-il, beaucoup d’étapes restent à franchir. La réaction de Maître Farama dans les lignes qui suivent.
« D’abord un sentiment de soulagement. Même si c’est une victoire que d’étape, il faut le rappeler, parce que c’est le fruit de longues années de lutte procédurale, mais aussi de lutte d’un peuple. Nous avons toujours dit que tant qu’il y aura des Hommes dans ce pays, justice sera rendue un jour ou l’autre à Norbert Zongo, pour le travail qu’il a fait pour toute cette Nation. Je pense que par cette décision, c’est la preuve que c’était une bonne vision et que nous sommes sur la bonne voie. Nous espérons qu’un jour, François Compaoré reviendra dans son pays, aura à répondre de sa part de responsabilité quant à l’affaire Norbert Zongo.
Nous nous attendions à cela (Ndlr : Le pourvoi en cassation des avocats de François Compaoré). Pour nous déjà, il faut dire que la Cour d’Appel accepte l’extradition. C’est la preuve que des éléments fournis par l’Etat burkinabè dans le dossier, des Juges français étaient suffisamment étoffés pour au moins donner des gages d’une implication certaine de François Compaoré dans l’affaire Norbert Zongo. Parce que depuis nous parlons, on nous dit que la Justice burkinabè est une justice qui est aux ordres et que c’est pour cela, pour des raisons politiques, on demande l’extradition de François Compaoré. Voilà qu’aujourd’hui, la Justice française, celle de l’avocat de François Compaoré lui-même qui l’estime être une justice indépendante, nous dit que les éléments sont suffisants pour qu’il vienne répondre devant la justice de son pays. Pour nous, c’est vraiment une victoire très importante et qui a son importance même dans le symbole.
De ce que je sais de la procédure d’extradition en France, c’est qu’au finish de toute la procédure, un décret d’extradition doit être pris par les autorités françaises. Mais d’ici là, vous avez déjà le recours contre la décision de la Chambre d’Appel. C’est-à-dire que le pourvoi, semble-t-il, a déjà été fait par François Compaoré. Il y a aussi le recours possible, même en cas de prise de décret, devant le Conseil d’Etat sur le plan administratif.
Vous voyez qu’on a encore du chemin. Mais, comme je le dis et je le répète, c’est une grande victoire déjà d’étape. Nous sommes toujours confiants que la Justice française, un jour ou l’autre, nous fera venir François Compaoré pour répondre uniquement de ce qu’il a fait ».