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Autorisation d’extradition de François Compaoré : « C’est la preuve, que contrairement aux rumeurs, on travaille sérieusement sur le dossier» (Réné Bagoro, ministre de la Justice)

Publié le mercredi 5 decembre 2018  |  aOuaga.com
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© Autre presse par DR
Suite à l’annonce, ce mercredi 5 décembre à Paris, de l’autorisation d’extradition de François Compaoré par la justice française, dans le cadre du mandat d’arrêt émis contre lui par le Burkina pour son présumé implication dans le dossier Norbert Zongo, le ministre de la Justice burkinabé, Réné Bagoro, a accordé un entretien aux journalistes.
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Suite à l’annonce, ce mercredi 5 décembre à Paris, de l’autorisation d’extradition de François Compaoré par la justice française, dans le cadre du mandat d’arrêt émis contre lui par le Burkina pour son présumé implication dans le dossier Norbert Zongo, le ministre de la Justice burkinabé, Réné Bagoro, a accordé un entretien aux journalistes. Prenant acte de l’avis favorable de la France, qu’il qualifie d’une victoire d’étape, il soutient que c’est parce que le dossier a été monté avec sérieux par les juges burkinabè. Quant au recours introduit par les avocats du frère cadet du l’ancien Président Blaise Compaoré, il estime que c’est de leur droit, et que la partie burkinabé également va se préparer pour faire face.

La justice française a autorisé ce mercredi 5 décembre l'extradition de François Compaoré. Quelle est la réaction du gouvernement
Je dois dire que dans ce domaine, il n’y a pas lieu de se réjouir ou pas. C’est tout simplement de dire que cela montre que le dossier a été monté avec tout le sérieux nécessaire par la justice burkinabè et que contrairement à ceux qui estimaient que c’est un dossier vide et politique, il est bel et bien lourd et qu’il a été monté conformément aux règles de droit. Je rappelle que la décision, l’avis favorable qui a été rendu par la chambre de contrôle de la cour d’appel de Paris est conforme aux réquisitions du procureur général. Lorsqu’en matière de justice, les réquisitions du procureur sont conformes à une décision qui est prise, ça veut dire que sur toute la ligne des acteurs, les arguments qui ont été évoqués sont fondés. De ce point de vue je voudrais féliciter les acteurs de la justice burkinabè pour le travail sérieux qui a été fait et je ne fais que prendre acte de la décision qui a été rendue, qui montre également aux citoyens burkinabè que contrairement à beaucoup de rumeurs, on travaille sérieusement sur ce dossier.

Quelle sera la suite de la procédure ?
C’est une victoire d’étape, vous savez que c’est toujours bon d’être le vainqueur d’une étape parce que nous, nous avons émis un mandat d’arrêt contre François Compaoré. C’était lui qui était dans la position défensive. Aujourd’hui le Burkina a obtenu gain de cause pour la première étape. François Compaoré se retrouve maintenant dans la situation de celui qui doit se battre et nous sommes dans la situation de celui qui doit se défendre. C’est une victoire d’étape, ce sont les procédures comme ça. Même au plan interne, les décisions font toujours l’objet de recours. Nous nous réjouissons de cette victoire d’étape, comme je l’ai dit, le parquet avait requis favorablement l’extradition, le siège a accédé. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas pour le moment de voix discordantes sur le bien fondé du dossier. Maintenant, ses avocats, conformément aux textes, ont le droit de faire le pourvoi, ce qu’ils ont d’ailleurs déjà fait et donc nous allons nous préparer avec nos conseils pour faire face, parce que maintenant il appartient à François Compaoré de développer les arguments qu’il estime nécessaires pour contrecarrer l’arrêt et nous nous allons attendre pour réagir. Mais nous sommes sereins parce que notre dossier est suffisamment solide.

Que dites vous de la plainte portée par les avocats de François Compaoré contre le juge Zerbo ?

Jusqu’à présent nous n’avons pas reçu de plainte, nous attendons. Nous l’avons dit en son temps, nous sommes sereins. Si cette plainte était déposée, nous allons l’analyser et le juge qui a travaillé, qui travaille pour le compte du peuple burkinabè sera défendu par l’Etat burkinabè, mais vous comprenez que si quelqu’un vous reproche d’avoir fait du faux et que sur la base des documents qu’on a envoyés on rend une décision favorable, je crois que l’intéressé réfléchira certainement avant de déposer une plainte et je ne suis pas sûr qu’elle puisse aboutir. Et dans tous les cas, nous n’avons pas encore connaissance d’une plainte des avocats de François Compaoré.

A quand l’arrivée de François Compaoré au Burkina ?
Nous aurons aimé qu’il soit là tout de suite pour que la procédure puisse connaître une évolution. Mais comme je l’ai dis il y a des voies de recours et il faut se dire que le pourvoi en cassation qu’il fait devant la cour de cassation, si l’arrêt est confirmé, il va falloir maintenant que le gouvernement français prenne un décret pour ordonner son extradition parce que la décision qui a été rendue, c’est un avis. En matière d’extradition, le politique, l’autorité administrative ne peut agir que si la justice l’autorise à le faire. C’est ce processus qui est engagé. C’est pour ça qu’on parle plutôt d’avis favorable parce que c’est ça qui va servir de base pour prendre la décision. Donc si l’arrêté est confirmé devant la cour de cassation, le gouvernement français prendra maintenant un décret pour autoriser son extradition, ce décret peut faire l’objet également d’un recours devant le conseil d’Etat. Vous savez qu’en matière d’extradition, les procédures vont généralement de 6 mois à 5 ans. Aujourd’hui on ne peut pas donner un délai parce que ce n’est pas nous qui avons le rythme du procès, ce sont les juridictions françaises et c’est les parties aussi qui ont le rythme. Tout ce que nous pouvons faire, c’est rassurer les burkinabé que nous allons sereinement attendre et, au regard de la décision des avocats de François Compaoré, réagir.

Halima K
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