La 5e réunion ministérielle sur le renforcement de la coopération sécuritaire et l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne s’est tenue le 27 novembre 2018 à Ouagadougou. Il s’est agi d’examiner la situation sécuritaire et politique dans la région sahélo-saharienne.
La lutte contre le terrorisme est plus que d’actualité dans la bande sahélo-saharienne. Et Ouagadougou a été, pendant 24 heures, le creuset relatif aux initiatives de paix dans la sous-région. En effet, la capitale du Burkina Faso a abrité, le 27 novembre dernier, la 5e réunion ministérielle sur le renforcement de la coopération sécuritaire et l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne. A entendre Mahamat Saleh, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Mali : « La région sahélo-saharienne est devenue un arsenal d’armes à ciel ouvert » parce que les statistiques donnent entre 50 à 60 millions d’armes légères qui circulent dans l’espace sahélo-saharien. Selon le représentant spécial général, cet espace qui était un havre de paix est devenu un sanctuaire de groupes terroristes. C’est pourquoi il estime que la lutte contre le terrorisme mérite qu’on ait le meilleur renseignement. En cela, il salue le fait que le processus de Nouackchott ait été fondé sur l’échange du renseignement. Tout compte fait, Mahamat Saleh a indiqué que la lutte contre le terrorisme doit s’inscrire dans le temps et la lutte sécuritaire seule ne suffit pas. Donc, il faut un élan collectif. En tout cas, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Mali, a confié que les Nations unies sont solidaires de la lutte contre le terrorisme. Et il suggère « que l’Union africaine soit le lead du processus de Nouackchott. Il n’y a que de cette façon que l’on pourrait vaincre le terrorisme », a-t-il relevé tout en ajoutant que le renseignement dépend des populations et « nous avons intérêt à nous interroger par rapport à cette population. Est-elle impliquée ? Comment coopérer avec cette population qui est aussi otage du terrorisme ? »
L’urgence à agir tant au sein des Etats qu’entre Etats
La rencontre de Ouagadougou a pour objet la relance du processus de Nouakchott pour la promotion de la paix et de la sécurité dans la région sahélo-saharienne. « Cette rencontre donne l’opportunité d’examiner à nouveau la situation sécuritaire et politique de la région sahélo-saharienne, de passer en revue l’état de la mise en œuvre des conclusions de la 9e réunion des chefs de services de renseignements et de sécurité tenue le 26 novembre 2018 », a indiqué Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères et de la coopération qui a procédé à l’ouverture des travaux.
A entendre le ministre, la recrudescence des activités illicites des groupes armés et du phénomène terroriste dans la zone sahélo-saharienne constitue un sujet de grande préoccupation. « C’est dire toute l’urgence à agir tant au sein des Etats qu’entre Etats, avec l’appui et le soutien des partenaires. Et c’est moins la multiplicité des acteurs sur le terrain que la synergie d’action et la mutualisation des efforts qui concourront à garantir la paix et la stabilité », a-t-il souligné. Embouchant la même trompette, l’ambassadeur Smaïl Chergui a noté que la nature transnationale de la menace terroriste, qui ignore les frontières, exige une coordination et une coopération optimales entre les Etats. A l’en croire, le renforcement de la coopération via le partage d’informations, la synergie des actions respectives ainsi que la mise en commun des ressources sont les seules garanties de succès afin de répondre aux attentes légitimes des citoyens des 11 pays engagés dans le processus de Nouackchott. Par ailleurs, le processus de Nouackchott a été lancé par la Commission de l’Union africaine le 17 mars 2013 pour faciliter le renforcement de la coopération en matière de sécurité entre les pays du Sahel et contribuer à la mise en œuvre opérationnelle de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) dans la région. Le processus vise, entre autres, à encourager la coopération en matière de sécurité et le partage de l’information dans le Sahel.