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Première comparution du Gl Gilbert Diendéré Une mise en bouche épicée

Publié le mardi 27 novembre 2018  |  Aujourd`hui au Faso
Procès
© aOuaga.com par Halima K
Procès putsch manqué «Je n’ai ni commandité, ni planifié, ni organisé, ni exécuté ce coup de force» (Général Gilbert Diendéré)
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L’homme au visage émacié, filiforme comme une lance mossi, arborant sur ses épaulettes les deux étoiles de général, qui a commencé à répondre hier 26 novembre aux questions des jurés du tribunal militaire, délocalisé exceptionnellement dans la Salle des Banquets de Ouaga 2000 n’est pas n’importe qui : c’est Gilbert Diendéré, ci-devant patron de l’ex-RSP, chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, et cerveau présumé du coup d’Etat qualifié de «plus bête du monde», perpétré le 16 septembre 215. Inculpé d’«attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres… et coups et blessures», le célèbre reclus de la MACA, attendait sans doute ce jour-là, pour enfin s’expliquer sur les comptes et mécomptes de ce putsch, sur ce qu’il a fait et surtout n’a pas fait, et les Burkinabè et bien au-delà du pays des hommes intègres rongeaient leur frein de connaître ce que dira ‘’la boîte noire’’ du régime déchu.

Car si le passage devant les juges de Golf (surnom tiré du véhicule qu’il avait dans les années 80, une Golf rouge alors qu’il était au CNEC de Pô, l’ancêtre du RSP) si son interrogatoire est très attendu, c’est qu’il était quasiment de toutes les équipes putschistes de l’ex-Haute-Volta jusqu’à aujourd’hui Burkina Faso. Evidemment qu’une foultitude de questions seront posées au général des plus superfétatoires aux plus sérieuses :

– pourquoi les éléments du RSP qui ont pris en otage le président Michel Kafando et le PM Yacouba Isaac Zida, n’ont-ils pas endossé leur forfaiture ?

– pourquoi les sages, autrement dit l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo et l’évêque de Bobo, Paul Ouédraogo ont-ils demandé à «l’armée de s’assumer face à l’intransigeance des putschistes ?»

– pourquoi la hiérarchie militaire a-t-elle entériné ce feu vert des médiateurs, mais a refusé d’en prendre la paternité ?

– quel rôle ont joué le général Pingrénoma Zagré, chef d’état-major général des armées de l’époque, le commandant de la gendarmerie, Touadaba Coulibaly et celui de la police, Lazare Tarpaga ?

– qui commandait en fait l’ex-RSP ?

Plusieurs interrogations auxquelles le général Diendéré qui avait la pêche à cette première comparution, ne se dérobera pas, puisqu’il en demandait hier pour s’expliquer lorsque le tribunal a voulu même faire une petite suspension. Signe que ça démangeait «Golf» depuis quatre ans.

Et pour commencer, le taiseux Diendéré, a été volubile à ce premier jour de son audition, et comme mise en bouche épicée, il a campé la genèse de ce pronunciamiento en ne reconnaissant pas être l’auteur de ce bébé fait sur son dos. Mais surtout, les OSC, entendez les organisations de la société civile et Yacouba Issac Zida celui là même dont il fut le pygmalion militaire en ont pris pour leur grade, pour leur collusion dans l’avènement de la Transition. Indexée tacitement aussi cette fameuse hiérarchie militaire, dont on devine aisément que Golf, en a après pour l’avoir poussé dans ce qui ressemble avec le recul à un guet-à-pens !

On comprend aisément que lui «l’officier le plus renseigné de l’Afrique», dixit un diplomate européen, interlocuteur attitré des Etats-Unis et de la France, qui eut mille et une vie, veuille délivrer sa «part de vérité» mais aussi inciter sinon, obliger certains à ne pas se débiner, car les Burkinabè et surtout les militaires le savent, Diendéré ne rate jamais un coup d’Etat, et l’appellation «coup d’Etat manqué» du 16 septembre 2015 est inappropriée, car le putsch a réussi, mais il y a eu un contre-coup des populations burkinabè, qui comme une année auparavant lors de l’insurrection sont sorties et durant plusieurs jours ont obligé le CND à battre en retraite. A 61 ans, le général visiblement fera face à son destin, mais ses «confessions» ne manqueront pas de faire trembler certains de toute leur carcasse ou à défaut ! écorneront l’image de certains parangons de la démocratie.

Sam Chris
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