Pendant le dépôt des dossiers aux concours directs de la Fonction publique session 2013, Madi Zongo, frigoriste, et Boukary Zoundi, agent de liaison au haut-commissariat du Boulkièmdé, ont arnaqué une somme de 200 000 F CFA à trois candidates en leur promettant une admission. Heureusement, le secret a été dévoilé puisque les intéressés ont vite compris qu’ils ont été victimes d’escroquerie. Dénoncés, les présumés coupables ont été arrêtés par la gendarmerie et transférés à la Maison d’arrêt et de correction de Koudougou. Le 14 août dernier, ils étaient à la barre au palais de Justice de Koudougou.
En ces périodes difficiles où l’accès au monde du travail est un véritable souci pour les jeunes burkinabè, ils sont prêts à tenter tous les coups pour la réalisation de ce rêve, prenant souvent des risques pour accéder de façon illicite à la Fonction publique. Convaincu de cette triste réalité, Madi Zongo va s’en servir avec la complicité de Boukary Zoundi, agent de liaison au haut-commissariat du Boulkièmdé, pour asseoir son entreprise d’escroquerie. Et c’est trois filles qui en ont été les premières victimes. En effet, il a utilisé des manœuvres pour faire croire à ses victimes qu’il a les moyens de les faire réussir aux concours directs de la Fonction publique, tout en réclamant des sommes d’argent. « Un soir M. Zongo est venu chez moi me disant qu’il peut faire réussir ma fille à un concours cette année. Pour ce faire, il a réclamé la somme de 100 000 F CFA. Et n’ayant pas cette somme, je lui ai donné 60 000 F CFA », a témoigné la mère d’une des victimes. Avec les mêmes arguments, il a pu encaisser la somme de 140 000 F CFA chez deux autres filles, soit au total 200 000 F CFA encaissés. Ainsi, il faisait comprendre à ses victimes qu’il était une personnalité et que son acolyte, c’est-à-dire l’agent de liaison, était un directeur à la mairie de Koudougou. Pour convaincre davantage, il ira jusqu’à présenter deux véhicules supposés appartenir à son acolyte. Pourtant les deux individus se déplacent à vélo. Un chantage qui a été accrédité par les propos de M. Zoundi, ont confié les victimes. « Vous savez monsieur le juge, Madi Zongo est un beau parleur. Quand il parle vous ne pouvez pas douter de ses propos », a lâché Marguerite Kaboré, pour expliquer l’ampleur des manœuvres qu’elles ont subies dans l’ignorance.
Toutefois, les accusés ont reconnu à la barre les chefs d’accusations d’escroquerie et de complicité d’escroquerie à eux reprochés, des forfaits qui leur font encourir une peine d’emprisonnement de 6 mois ferme. « Je regrette fort mon acte. Les quelques jours que j’ai passés dans cette maison m’ont servi de leçon et je demande pardon à la loi », a confessé M. Zoundi. En attendant le verdict prévu pour le 28 août prochain, les deux escrocs séjournent à la Maison d’arrêt et de correction de Koudougou (MACK).
Cette situation interpelle, une fois de plus, les jeunes à se démarquer du gain facile et de s’adonner au travail car, seul le travail libère.