Onze cars de transport en commun, une cinquantaine de voitures, en file indienne, sillonnant la province de la Léraba. Ce samedi 17 août 2013, ils étaient plus de 2 000 randonneurs à emprunter l’axe Banfora-Sindou, pour aller découvrir deux sites touristiques, à savoir les pics de Sindou et le mont Ténakourou, situé dans le village de Tena. Venus de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Banfora, ils ont vécu les dures réalités d’accès dans cette partie du Burkina Faso qui fascine. La randonnée touristique initiée par le Réseau citoyenneté et développement de la région des Cascades (RECIDEC) a réussi avec une pierre, deux prouesses : présenter les richesses touristiques de la province de la Léraba, mais également dévoiler l’enclavement de la région. Une région extrêmement riche en terre fertile et en sites touristiques, mais dont l’accessibilité demeure difficile. Certes, le bitumage du tronçon Banfora-Sindou est déjà un acquis. Les travaux ont été lancés le 21 février 2013 par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, et la route doit en principe être livrée le 22 avril 2014. Avant cette échéance, c’est la croix et la bannière pour ceux qui empruntent cet axe. Les randonneurs l’ont remarqué, eux qui ont dû faire plusieurs détours, tout le long de ce tronçon. Il faut saluer la réalisation de ce projet estimé à plus de 13 milliards de F CFA et qui sera réalisé par le Millenium Challenge Account (MCA). Son aboutissement permettra d’atteindre sereinement les pics de Sindou. Cependant, il faut souhaiter que d’autres projets du même genre voient le jour dans la région, pour faciliter l’accès à d’autres sites comme le mont Tenakourou, les dômes de Fabédougou. Cela bénéficiera non seulement aux populations de la région des Cascades, mais également à tout le pays. Dans un contexte de crise généralisée, le Burkina Faso doit miser sur ces régions, afin qu’elles servent de locomotives pour son développement. Le chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, n’a-t-il pas souligné ce 17 août 2013 dans le village de Niansogoni que rien que la région des Cascades peut nourrir tout le Burkina Faso ? « Si on met les moyens nécessaires pour cultiver dans cette zone-là, les autres parties du Burkina Faso peuvent dormir », a-t-il ajouté. La réalisation de ces vastes chantiers ne doit pas être uniquement l’apanage du gouvernement, mais les opérateurs économiques, les ressortissants des différentes régions, les commerçants peuvent et doivent aussi contribuer, à travers la réalisation d’infrastructures sanitaires et hôtelières viables. L’action posée par le RECIDEC qui a permis l’organisation de cette randonnée, doit être saluée, encouragée et soutenue par toutes les composantes de la société.
