Le ministère des Ressources animales et halieutiques a officiellement lancé, le lundi 19 novembre 2018 à Mogtédo dans le Ganzourgou, région du Plateau-central, la Phase I de l’Enquête nationale sur le cheptel (ENC I). Prévue pour durer 40 jours, elle vise à actualiser les effectifs du cheptel par région.
1200 enquêteurs, 300 contrôleurs, 370 superviseurs communaux, 45 provinciaux, 13 régionaux et 26 nationaux sillonnent en ce moment les ménages et villages du Burkina Faso. Ces acteurs de terrain, recrutés et formés par le ministère des Ressources animales et halieutiques, sont chargés de recenser le cheptel du pays. Ce, dans le cadre de la première phase de l’Enquête nationale sur le cheptel (ENC1). Prévue du 19 novembre au 28 décembre 2018, l’Enquête a été officiellement lancée, le lundi dernier à Mogtédo, dans la province du Ganzourgou par le ministre en charge des ressources animales, Sommanogo Koutou. A l’occasion, le maire de la commune de Mogtédo, Joseph Guigma, a remercié le ministère pour le choix de sa localité pour le lancement de ce recensement. La province, a-t-il dit, est une zone à forte potentialité d’élevage avec 233 489 bovins, 446 423 caprins, 379 570 ovins et 1 068 489 volailles en 2017, selon les extrapolations d’une enquête de 2003. Comme le maire, le président provincial de l’Union des éleveurs du Ganzourgou, Pierre Ouédraogo, a relevé des difficultés éprouvées par les acteurs du secteur. Il a notamment cité les maladies qui déciment les bovins, le manque de points d’eau pour abreuver le bétail, de projets pour accompagner les acteurs, de pistes de transhumance, l’utilisation nocive des herbicides pour le cheptel et la construction inachevée du marché de bétail de Mogtedo.
Actualiser les effectifs
Le ministre Koutou qui dit avoir « religieusement » écouté ces préoccupations a promis d’y apporter des solutions en fonction des ressources disponibles. Du reste, il a invité les éleveurs a étroitement collaborer avec les agents enquêteurs qui passeront dans leurs ménages aux fins de l’ENC I. Ladite enquête, leur a-t-il expliqué, vise à rendre disponibles des données fiables pour un secteur « aussi stratégique pour l’économie nationale, représentant la composante la plus dynamique et porteuse de croissance du secteur primaire ». En effet, a fait savoir le ministre Koutou, les estimations de 2017 de la FAO attribuent à l’élevage, une contribution de 25% au Produit intérieur brut (PIB), employant en moyenne plus de 80% de la population active. « Par ailleurs, l’utilité de l’élevage se manifeste de façon stratégique sur les questions de nutrition, de sécurité alimentaire et d’environnement. Encore faut-il disposer de données de qualité et régulièrement mises à jour sur la contribution de ce secteur au développement de notre pays », a lancé le chef du département. Le manque de données, la variabilité et la fiabilité de celles existantes depuis 2003, justifient donc, selon Soumanogo Koutou, la conception et la mise en œuvre de la présente enquête. De plus, a-t-il relevé, les enquêtes nationales antérieures, en dehors des effectifs par espèce, ne prenaient pas en compte les autres aspects, notamment les paramètres zootechniques (production, reproduction et exploitation) des ressources animales. En somme, a dit le ministre, il s’agira, non seulement, d’actualiser les effectifs du cheptel, sa répartition géographique et les paramètres zootechniques, mais aussi d’évaluer les types d’élevages dominant et la contribution du secteur à l’économie nationale.