Après la sortie de son dernier ouvrage «l’Afrique libre ou la mort», Kemi Seba, président de l’ONG Urgences panafricanistes organise ce samedi 17 novembre, une mobilisation politique de masse d’un nouveau genre: les «Tribunaux populaires civiles» contre le colonialisme français. Il était face à la presse ce mercredi 14 novembre pour décliner les grandes lignes de cette activité.
Après avoir secoué l'Afrique francophone sur les questions relatives au manque de souveraineté monétaire, il s’agit cette fois-ci pour l’essayiste panafricain, Kemi Seba, de prendre à bras le corps la question plus globale de la France Afrique. Pour l’activiste panafricain, l’objectif de ce géant meeting se veut des plus clairs: «juger non pas un ou quelques crimes, mais l’intégralité des exactions du néocolonialisme et de ses affidés nègres.»
«Considérant que si notre peuple continue d’être asphyxié de manière quotidienne aussi bien par les finances internationales que par la corruption de nos élites, c’est parce que la France Afrique elle, ne prend jamais de vacances. Bien souvent, elle monte d’ailleurs en degré. Elle change de stratégies et elle la densifie pour être capable de nous asphyxier de la manière la plus prégnante. En retour, il est important pour les membres de cette société civile qui travaillent sur ces questions précises que sont les problématiques de souveraineté, de mal gouvernance, de France Afrique de manière générale, il était important pour nous, d’être dans une démarche introspective et de trouver de nouvelles méthodologies de sensibilisation au sein des classes prolétariennes de nos populations et de faire en sorte que le combat puisse prendre une tournure plus dense et plus intense en ce qui concerne la conscientisation dans tous les pays de l’Afrique francophone», a expliqué Kemi Seba.
La nouvelle étape selon l’activiste, se veut le passage à une étape plus grande de la massification et celle de la responsabilisation. Pour lui donc, il s’agira de donner la parole au peuple, et faire en sorte que ce peuple puisse lui-même exprimer ses souffrances, ses doléances et qu’il ne soit plus détourné de son objectif principal. En instaurant ces tribunaux populaires, c’est un double pari que se lance Kemi Seba et la cohorte d’associations de la société civile qui l’accompagnent dans ce projet politique. Notamment parvenir à mobiliser toute une partie de la population, qui lassée des promesses d’une classe politique n’ayant pas su relever les défis de l’accession à l’indépendance et qui aura fini par se lasser d’elle, mais également afficher à la face du monde le visage d’une autre Afrique, fiers et actrice de son futur.
Première d’une longue série, ce vaste mouvement de contestations de la présence française en Afrique va s’étendre dans chaque pays d’Afrique francophone et des Antilles. Après Ouagadougou, l’équipe de Kemi Seba abordera l’étape de la Centrafrique.