L’échangeur du Nord, le plus grand échangeur du Burkina, a été ouvert à la circulation, ce jeudi 15 novembre 2018 à Ouagadougou. La cérémonie d’inauguration de cette belle infrastructure routière, qui a connu une mobilisation monstre, a été présidée par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Il y a quelques temps, les habitants de Tampouy, de Kilwin, de Bassinko et environnants vivaient un vrai calvaire pour rejoindre le centre-ville ou pour regagner leur domicile à l’heure de la descente. Et pour cause ? Les travaux de construction de l’échangeur du Nord qui avaient occasionnés beaucoup de déviations, exposant les usagers à des embouteillages monstres et à la poussière. Et que dire des riverains de la route dont les activités ont longtemps tourné au ralenti ?
Mais depuis ce jeudi 15 novembre, ce n’est plus que mauvais souvenirs. En effet, l’échangeur a été officiellement ouvert à la circulation. Trois ans après le lancement des travaux, en décembre 2015, l’infrastructure fait la fierté des usagers. Composé d’un carrefour central à 4 nœuds ; d’un carrefour à l’intersection avec la RN 22 en échangeur de type trompette ; de deux passages supérieurs sur la voie ferrée Ouaga-Kaya ; de l’interconnexion de 10 ponts ; de 4 ouvrages hydrauliques ; de 22 km de voirie urbaine revêtus en béton bitumineux ; de 12,5 km de voies piétonnes en pavés ; de 5 passerelles de 30 à 45 m ; de 877 m linéaires de dalots ; de 10,5 km de caniveaux ; de 115 m de déversoir prolongé par 600 m de canal d’évacuation de 42 m de large et de 1260 m de digues de protection pour les barrages No 1 et 2, c’est tout simplement un joyau qui se laisse admirer.
C’est tout naturellement donc que les populations ont massivement pris part au ‘’baptême’’ de cette 4e merveille de Ouagadougou (après les échangeurs de Ouaga 2000, de l’Est, de l’Ouest). «Je connais sept ou huit pays d’Afrique. Il y a certes beaucoup de merveilles là-bas, mais je n’ai jamais vu un joyau pareil. De plus, grâce à des amis, j’ai fait cinq ou six pays d’Europe, j’ai vu des trains se déplaçant dans des trous (ndlr : tunnels). Ils peuvent parcourir 25 km mais quelque chose du genre, je n’en ai pas vu », s’est émerveillé le chef de Tampouy, sous les ovations de l’assistance.
Soulignant que la construction de l’infrastructure n’a pas été enfantée sans difficultés, le maire de la capitale, Armand Roland Pierre Béouindé, s’est excusé des désagréments subis avant de se dire convaincu que «la beauté et l’utilité de l’infrastructure dissipera les perturbations connues». Le bourgmestre de la ville a exhorté les usagers à considérer cet échangeur, tout comme les trois autres, comme un outil fragile et en prendre grand soin.
C’est un ouf de soulagement pour le directeur régional Afrique de l’Ouest de SOGEA SATOM, Manuel Carpraux. Traduisant sa gratitude aux différents acteurs, grâce à qui, les travaux ont été bien menés, il n’a pas caché sa joie : «Nous sommes fiers d’avoir accompli ce travail ensemble, ce fut trois ans de travail, 1200 personnes en moyenne sur le chantier, aucun accident grave après six millions d’heures à travailler. Nous sommes encore fiers d’avoir utilisé les standards internationaux en termes de technique, de méthodologie, de qualité environnementale et d’avoir respecté nos engagements. Le chantier s’est réalisé dans le coût prévu (70 milliards de francs CFA) ».
Convaincu de la nécessité des infrastructures routières pour l’essor économique du pays, le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, pour sa part, a annoncé que les projets de voiries urbaines à Ouagadougou vont se multiplier dans les jours à venir. «Au moins 13 km de nouvelles voiries vont démarrer très bientôt à Karpala, Toudoubwego, Rimkiéta, Nagrin, entre autres ».
Saisissant aussi l’occasion, Eric Bougouma surnommé le «Bulldozer du président» a levé toute équivoque concernant la paternité de l’échangeur. En effet, l’annonce de l’inauguration a suscité un grand débat sur les réseaux sociaux, à savoir, à qui d’entre, Roch Marc Christian Kaboré (Président du Faso), Blaise Compaoré (ancien Président du Faso) et Yacouba Isaac Zida ( président et premier ministre sous la transition), doit revenir la paternité de l’infrastructure. « La conception de ce projet, tout comme pour les autres échangeurs de la ville, remonte du temps où Roch Marc Christian Kaboré était ministre des Transports. Je le dis car très peu de gens le savent. C’est en ce moment qu’il a été imaginé, dessiné pour la mobilité urbaine et la sécurité routière, de construire des échangeurs aux points stratégiques du pays. On n’entend par ci, par là que ce projet est d’une autre époque. Oui mais le président Roch Kaboré a pris l’engagement de le construire et c’est devenu une réalité. Même si les travaux ont été lancés le 5 décembre 2015, c’est en mars 2016 qu’ils ont effectivement débutés», s’est-il voulu très clair.
En tout cas, c’est avec une fierté qui se laissait lire sur le visage que Roch March Christian Kaboré a coupé le ruban marquant l’ouverture des voies de l’échangeur du Nord avant de s’adonner à une visite express.
Pour sûr, les populations garderont en mémoire cette belle fête d’inauguration rehaussée en éclat par les prestations de marionnettes et d’artistes de renom comme Alif Naaba et Sana Bob.