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Le Quotidien N° 845 du 20/8/2013

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Situation universitaire « Le Balai Citoyen » exige la libération sans condition des étudiants détenus
Publié le mercredi 21 aout 2013   |  Le Quotidien


Troubles
© aOuaga.com par A. O
Troubles à l`université : ouverture du procès des 50 étudiants
Mardi 13 aout 2013. Ouagadougou. Le procès des 50 étudiants interpellés lors des troubles à la suite de la fermeture des cités universitaires a eu lieu au Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI).


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A travers cette déclaration, le mouvement « le Balai Citoyen » s’insurge contre la décision prise par le CENOU visant la fermeture des cités universitaires et la suspension des prestations sociales. Une décision qu’il estime injuste. A cet effet, « Le Balai Citoyen » exige « la fin des poursuites judiciaires et la libération sans délai et sans conditions des étudiants arrêtés ». Aussi, exige-t-il « la reprise de la fourniture quantitative et qualitative des œuvres sociales servies aux étudiants ».
De la situation dans nos universités
publiques
Depuis le 31 juillet 2013, les étudiants pensionnaires des cités universitaires de Ouagadougou ont été médusés par la décision prise par le gouvernement de fermer les cités universitaires et de suspendre les prestations sociales jusque-là piteusement et insuffisamment fournies. En effet, le pouvoir, par mépris, a non seulement sans aucune autre forme de procès, fermé les restaurants universitaires, mais aussi délogé les étudiants des cités universitaires par des gaz lacrymogènes à l’image de rats voleurs refugiés dans leurs terriers.
Cette décision injuste,  qui tombe comme le couperet d’un bourreau intervient dans un contexte national marqué par la grande lutte engagée par notre peuple pour la conquête de sa liberté, pour le bien-être et pour le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit véritable.
Cette répression des étudiants par les forces de l’ordre et de sécurité, leur arrestation et leur détention à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), sur instruction du gouvernement, au-delà de son caractère barbare jette un discrédit sur notre enseignement supérieur qui a de plus en plus du mal à tenir son rang.
En effet, l’enseignement supérieur au Burkina Faso, faut-il le rappeler, géré sans vision prospective, est marqué depuis plus d’une décennie par des soubresauts à répétition allant de la refondation totale des universités en 2000 à des fermetures brutales provisoires (2008, 2010, 2011) sans oublier les nombreuses grèves interminables des enseignants, du personnel d’appui, des étudiants avec leurs corollaires sur la qualité même de l’enseignement.
Par ailleurs, l’introduction, comme par effet de mode, non maîtrisée et non encadrée du système LMD a entrainé aujourd’hui un désordre et un chevauchement des cycles d’étude dans les universités publiques du Burkina, si bien que vacances et rentrées académiques s’entremêlent.
Par-dessus tout, alors que les universités de Ouagadougou et de Ouaga 2 manquent d’infrastructures d’accueil et de ressources humaines, alors que s’accroissent les effectifs, le gouvernement se lance dans la dispersion des énergies et des ressources en ouvrant d’autres universités notamment à Fada, à Ouahigouya, à Dédougou, dans des conditions qui témoignent de l’inexistence d’un plan sérieux de développement stratégique.
Face à ce spectacle désolant et ayant constaté son échec dans un domaine aussi important pour le développement du pays, le gouvernement a organisé en juin dernier les états généraux de l’enseignement supérieur dont les recommandations attendent d’être mises en œuvre. Alors que tous les éminents participants à ce forum se sont mis d’accord à travers des propositions diverses pour sortir les universités publiques de leur bourbier, le pouvoir, lui, s’en moque et vient de le prouver par sa nième mesure anti sociale et « anti université ».
Des conséquences de la décision anti sociale
Si nous concédons au gouvernement l’idée selon laquelle les vacances riment avec la fermeture des cités et des restaurants universitaires alors, appliquons les même règles à tout le monde : que le locataire du palais de Kosyam et de la Primature ainsi que les ministres qui sont logés à Ouaga 2000 et qui sont en vacances remettent les clés desdits édifices au trésor public.
Pour nous, alors qu’aucune des UFR n’a clos ses évaluations du 1er semestre, c’est absurde voire insensé d’annoncer des vacances pour les étudiants ainsi que l’arrêt des œuvres sociales. La décision gouvernementale et l’usage éhonté de la force pour son application témoigne si besoin en était encore l’intention non équivoque de taire à jamais l’expression des libertés publiques du peuple en général, des étudiants en particulier. Toute chose qui a pour conséquence d’aliéner leur droit au logement, à l’alimentation, à la santé en un mot à la dignité humaine.
Dans un contexte national marqué par la dégradation continue des conditions de vie des populations, l’expulsion des étudiants des cités universitaires et la fermeture par voie de conséquence des prestations sociales à eux fournies, font une fixation une fois encore sur le visage hideux d’un pouvoir, qui sous des apparences angéliques et démocratiques mal maitrisées, vient nous rappeler qu’il est et reste avant tout un pouvoir policier . L’expulsion des étudiants des cités universitaires est une décision triste et malheureuse (mais savamment orchestrée), digne des régimes d’exception. Après avoir assombri leur avenir par des politiques irresponsables, le gouvernement les expulse des logements pour les exposer à la clochardisation, à la prostitution, à la mendicité en un mot à l’avilissement.
Par ailleurs, si tant est que les autorités universitaires se démêlent pour que l’année universitaire redevienne « normale », nous restons convaincus que de telles mesures nous éloignent de la normalité et de la normalisation.
Des enjeux
Comme si la répression physique exercée sur les étudiants était insuffisante, le Pouvoir en place décide de s’attaquer à leur moral. En effet, le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale de l’inénarrable Alain Zoubga dans un communique radiotélévisé pousse le cynisme à son comble en demandant aux Etudiants de venir se faire parquer au stade du 4 août ; toute chose que ceux-ci avec dignité ont rejeté.
En décidant de les chasser des cités universitaires, de les réprimer ensuite et pour finir de proposer de les parquer au stade du 4 août alors qu’ils ne sont victimes ni d’un sinistre, ni d’une catastrophe naturelle encore moins d’une famine, le Pouvoir vise ni plus ni moins que :
De saper le moral du fer de lance de toutes les luttes qui se sont engagées dans notre pays à savoir la jeunesse vaillante et en particulier sa frange la plus éclairée. C’est dire que la décision de fermer les cités n’est rien d’autre qu’une décision politique qui s’inscrit dans une stratégie politique bien orchestrée;
De détourner l’attention du peuple des vrais enjeux de la lutte qu’il a engagée contre la mal gouvernance et les velléités gouvernement de mettre notre chère patrie sous coupe réglée.
Mais, nous ne sommes pas dupes ; autant « le Balai Citoyen » n’acceptera pas que les étudiants soient les parias ou les traîne-misère de la république, autant il reste vigilant sur les manœuvres dilatoires entreprises par les roitelets de service.
Interpellations et appel
Fort de ce constat, «le Balai Citoyen » exige du gouvernement la :
fin des poursuites judiciaires et la libération sans délais et sans conditions des étudiants arrêtés ;
cessation immédiatement de toute forme de pression et de répression des étudiants ;
réintégration des étudiants dans les cités universitaires ;
reprise de la fourniture quantitative et qualitative des œuvres sociales servies aux étudiants ;
résolution définitive des problèmes de l’enseignement supérieur au Burkina à travers la mise en œuvre d’un plan conséquent ;
garantie de la libre expression des opinions plurielles des étudiants.
D’ores et déjà, «le Balai Citoyen », mouvement de jeunesse, soucieux de l’effectivité des droits inaliénables de la personne humaine et en particulier de la jeunesse, se réserve le droit de mener toutes actions visant à faire respecter ces droits.
C’est pourquoi, il appelle tous les citoyens épris de liberté et d’une démocratie vraie à un engagement sans faille dans la lutte de libération entreprise par notre peuple contre les tyrans et les adeptes des méthodes machiavéliques .

Pour un Burkina digne, en avant pour le changement.
Notre nombre est notre force !
La Coordination

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