Le Front de résistance citoyenne (FRC) présidé par le Pr Marius Ibriga, a animé un point de presse lundi 19 août 2013 à Ouagadougou. L’objet de cette rencontre avec la presse, est de donner sa position sur la crise universitaire et la liberté de manifestation.
Depuis la décision des autorités du CENOU de suspendre les œuvres universitaires pour la période des vacances, des rixes et confrontations violentes ont été enregistrées dans les cités universitaires de Ouagadougou.
Face à cette situation, le FRC, un regroupement de vingt-trois (23) organisations de la société civile, a donné sa position lors d’un point de presse qu’il a animé le 19 août dernier. En effet, au regard des réalités actuelles des universités Burkinabè, le FRC juge la décision du CENOU comme étant « inopportune ». Cela contribue selon les propos du Pr Luc Marius Ibriga, « à accentuer la tension sociale dans le pays qui vit depuis plusieurs semaines un conflit ouvert entre fossoyeurs de la démocratie et les forces démocratiques organisées au sein des organisations de la société civile et de certains partis politiques ». Le FRC dénonce également entre autres, « la mauvaise gouvernance des universités, qui dénote d’un mépris total des autorités de la 4e république vis-à-vis de l’éducation de la jeunesse, l’usage disproportionné de la violence par les forces de l’ordre contre les manifestants ». Par ailleurs, il exige du gouvernement le rétablissement immédiat des œuvres universitaires de vacances, acquises par les syndicats d’étudiants en 2002 auprès du MERSS et la mise en liberté immédiate de tous les étudiants arrêtés.
« Cette crise n’est que la manifestation tangible de l’insouciance du gouvernement face aux problèmes des jeunes en général et des étudiants en particulier au moment où ceux-ci (par manque de travail) se voient obligés de préparer des concours, et sont vidés des cités » a soutenu le Pr Ibriga.
Pour le FRC, cela constitue une fois de plus, une occasion de dénoncer la loi liberticide de mai 2008 portant répression des actes de vandalisme commis lors des manifestations sur la voie publique. Pour lui, cette loi, par ses dispositions vagues et ambiguës porte atteinte au droit constitutionnel de manifester, reconnu par l’article 7 de la Constitution et inscrit à l’article 21 du pacte international sur les droits civils et politiques.
Au cours de ce point de presse, le FRC s’est appesanti sur ce qu’il a appelé la « responsabilité politique des députés de la législature précédente » pour avoir voté cette loi liberticide. Ce fut l’occasion pour lui d’appeler les députés de la législature actuelle, toutes tendances confondues, à refuser de voter toute « loi politiquement, économiquement et socialement inopportune, qui porte atteinte aux droits fondamentaux des citoyens et aux principes démocratiques ». Les structures membres du FRC ont lancé le 03 août dernier une souscription, en vue de venir en aide aux étudiants. A l’issue de cette souscription, la somme de 1 145 000 FCFA a été « récoltée » à la date du samedi 10 août et remise aux représentants des étudiants basés au CNP- NZ.