Les Etats africains "ne peuvent pas continuer à rester indifférents à la tragédie de l’immigration clandestine", a déclaré le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, lors d’un discours qu’il a prononcé mercredi à Bruxelles à l’ouverture de la 3e édition de la Semaine de l’Afrique.
"Nos Etats ne peuvent pas continuer à rester indifférents à la tragédie de l’immigration clandestine. Notre conscience est interpellée pour y trouver des solutions viables et durables", a dit M. Kaboré dont Xinhua a obtenu copie de ses propos à Ouagadougou.
"Nous nous devons de mutualiser nos réflexions et nos actions ... Mais avant, il nous faut comprendre les causes profondes du phénomène afin de pouvoir éradiquer le mal à sa racine", a-t-il poursuivi.
Pour le chef de l’Etat burkinabè, ces mouvements internationaux de populations influencent, dans un sens ou dans un autre, le développement économique et social voire la stabilité politique des pays de départ, de transit et d’accueil, alors que les effets des migrations sont incontestables sur le présent et l’avenir du partenariat entre l’Afrique et l’Europe.
"Malgré de vigoureuses mesures restrictives prises ces dernières années par les Etats européens pour décourager les migrants clandestins, ceux-ci se retrouvent néanmoins à leurs portes", a fait remarquer le chef d’Etat burkinabè.
Le drame de cette migration, c’est qu’elle défie non seulement les lois des pays concernés, mais également le respect du droit à la vie des candidats à l’immigration, a-t-il dit.
"Au risque de leurs vies, ces migrants deviennent des proies faciles aux marchands d’illusions et aux trafiquants qui les jettent dans des situations de détresse, de fragilité et d’exploitation", a regretté le président burkinabè. Il a soutenu que le problème fondamental que pose le phénomène des migrations est incontestablement celui de notre capacité à assurer à tout être humain la possibilité de vivre dignement dans son propre pays ou dans un autre pays où il décide de s’établir en toute légalité.
"Partout où les gens ne se sentent pas en sécurité et en sûreté physique, économique et politique, ce sont les germes de migrations qui sont semés à profusion", a-t-il lancé.
"Pour nous donner des chances d’enrayer le phénomène, il faut donc mutualiser nos efforts en faveur de l’élimination de la pauvreté, de la justice sociale, de la paix, de la protection des droits humains, de la démocratie et de la bonne gouvernance", a-t-il préconisé.
Pour lui, l’avenir du partenariat entre l’Afrique et l’Europe se trouve dans la capacité des acteurs des deux continents à créer, de part et d’autre, les conditions de productions et d’échanges qui concourent à la sécurité, à la libre circulation légale et légitime des personnes et de leurs biens, à la solidarité et à l’amitié entre les peuples.
Organisée par le Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D), cette conférence s’est tenue sous le thème : "Partenariat Afrique-Europe : au-delà des migrations".
La Semaine de l’Afrique est un cadre majeur où des acteurs d’horizons divers se réunissent pour débattre des défis actuels, nouveaux et émergents auxquels est confronté le continent africain.
L’objectif premier est de sensibiliser les opinions nationales et internationales afin de mobiliser l’appui international en faveur des priorités de développement durable de l’Afrique. Fin