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Burkina/Putsch manqué : Le parquet brandit des faits censés montrer la culpabilité du Commandant Abdoul Aziz Korogo

Publié le jeudi 8 novembre 2018  |  AIB
Procès
© aOuaga.com par DR
Procès putsch manqué
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Ouagadougou - Au troisième jour de l’audition du Commandant Abdoul Aziz Korogo, le parquet militaire a tenté une fois de plus de prouver sa culpabilité en brandissant une série d’actions qu’il aurait posées pendant les évènements de septembre 2015.

Ce mercredi pour la troisième journée consécutive, le Commandant Abdoul Aziz Korogo était à la barre du Tribunal militaire de Ouagadougou pour répondre des trois chefs d’accusations pour lesquels il est poursuivi.

Il a plaidé non coupable pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre sur 13 personnes, coups et blessures sur 42 personnes.

Cependant, l’innocence du dernier chef de corps de l’ex Régiment de sécurité présidentiel (RSP) dans le coup d’Etat de septembre 2015 perpétré par ses hommes, est mise en doute par le parquet militaire et les avocats de la partie civile.

Pour le parquet militaire, il est inconcevable que le Commandant Abdoul Aziz Korogo soit étranger à un putsch perpétré par des éléments de son régiment.

Selon le parquet militaire, l’officier est accablé par plusieurs actes qu’il a posés. «C’est dans son bureau que la proclamation du coup d’Etat a été rédigée. Il a signé des laisser-passer du Conseil National de la Démocratie (du nom de l’organe militaire qui a perpétré le putsch) » a-t-il déclaré.

Le parquet militaire a aussi affirmé que le Commandant Abdoul Aziz Korogo a désigné un sous-officier pour aller récupérer du matériel de maintien d’ordre à la frontière du Togo qui a servi à réprimer les manifestants contre le putsch.

«Il a instruit des officiers pour l’occupation de la place de la Nation à la demande du Général Gilbert Diendéré, afin d’éviter tout regroupement des manifestants opposés au putsch» a également déclaré le parquet militaire.

Selon le parquet militaire, le Général Gilbert Diendéré aurait déclaré lors de son audition devant le juge d’instruction, que lors du coup d’Etat, il gérait les aspects politiques et que c’est le Commandant Korogo qui gérait les aspects opérationnels.

«Pour ces faits, le Commandant Korogo ne peut pas nous convaincre qu’il n’a pas soutenu le putsch» a affirmé le parquet militaire.

Tout en refusant de commenter les propos attribués au Général Gilbert Diendéré, le Commandant Korogo nie toute implication au putsch rappelant une fois de plus que c’est à la demande du Chef d’Etat-major Général de l’Armée le Général Pigrenooma Zagré qu’il est resté à son poste dès l’annonce du putsch.

«Qui dans cette salle peut dire qu’il a reçu l’ordre de ma part d’aller tabasser des gens en ville ?» a interrogé l’accusé expliquant que depuis le 17 septembre 2015 jusqu’au désarmement, il n’a cessé d’inviter les soldats qui étaient en ville à rentrer dans les casernes.

«Je suis resté à mon poste (chef de corps du RSP) pour limiter les dégâts à défaut de n’avoir pas pu les empêcher» a affirmé l’accusé.

Selon lui, il a souffert pendant les événements et sa famille a été menacée. « Sur les réseaux sociaux, on a dit que je suis le meneur. On a tenté de brûler la maison de mes parents, on a persécuté mes tantes dans les provinces», a-t-il dit.

L’avocat de l’accusé Me Arnaud Willi a affirmé que l’action de son client pour limiter les dégâts durant le putsch, a été constamment reconnue depuis le début du procès.

Il dit déplorer que son client ait été ramené dans le procès alors que le juge d’instruction l’avait blanchi.



«Je suis révolté qu’on charge mon client sans éléments solides et tangibles. Pendant les plaidoiries, nous expliquerons que ces infractions ne peuvent être considérés» a-t-il affirmé.

Le Commandant Abdoul Aziz Korogo a pris la tête du RSP le 1er Septembre 2015 soit 16 jours avant le début du coup d’Etat en remplacement du lieutenant-colonel Joseph Moussa Céleste Coulibaly, admis à l’école de guerre à Paris, en France.

Son interrogatoire se poursuit le vendredi 9 novembre prochain avec des questions des avocats de la partie civile.


Wurotèda Ibrahima SANOU
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