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Procès du putsch au Burkina : l’un des principaux acteurs nie les faits

Publié le lundi 5 novembre 2018  |  AFP
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© aOuaga.com par DR
Comme le 27 février dernier à son ouverture, le procès du putsch manqué de septembre 2015 qui a repris ce mercredi 21 mars, s’est limité à des préliminaires comme la composition du tribunal et la dénonciation des vices de formes.
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Ouagadougou - L'un des principaux acteurs du coup d'Etat manqué de 2015 au Burkina Faso, le commandant Abdoul-Aziz Korogo, a nié lundi devant le tribunal les faits de "complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat" et "coups et blessures".

"Je n'ai ni organisé, ni coordonné, ni approuvé, ni toléré la prise d'otages des autorités de la transition qui a conduit au coup d'Etat de septembre 2015", a déclaré à la barre le commandant Korogo, ancien chef de
corps de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui a perpétré le putsch.

Le RSP était l'ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré, chassé en octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir, et remplacé par un régime de transition.

Le procès du putsch manqué a débuté fin février à Ouagadougou. Au total, 84 accusés sont jugés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés.

"Dans l'après-midi du 16 septembre, j'ai été joint au téléphone par le général Gilbert Diendéré me demandant de venir à son domicile. En cours de route, j'ai reçu un second appel toujours du général, me demandant de me rendre plutôt au camp du RSP et de sonner l'alerte pour les officiers du corps. Ce que j'ai fait", a expliqué le commandant Korogo.

"Aux environs de 16h, le cortège du général Diendéré est arrivé avec une escorte de sous-officiers. Il nous a informé que les autorités de la transition avaient été arrêtées puis s'est excusé de n'avoir pas prévenu les
officiers au préalable", a-t-il poursuivi, expliquant avoir "émis une réserve si la hiérarchie militaire n'adhérait pas au coup de force".

"J'ai expliqué à mes officiers que la seule manière de sortir de cette situation, c'était de rester militaire", de "ne pas se mêler des questions politiques".

Le commandant Korogo a cependant reconnu avoir ordonné, sur instruction du général Diendéré, un "contrôle sur zone", à la place de la Nation à Ouagadougou pour prévenir tout rassemblement sur cet espace emblématique de la capitale burkinabè.

Le commandant Korogo a affirmé avoir également autorisé une mission de récupération de matériels de maintien de l'ordre à la frontière du Togo, toujours sur instruction du général Diendéré.

Reconnaissant la "sincérité" de l'accusé, le parquet a cependant estimé que la mission de contrôle sur zone ne relevait pas des prérogatives de l'ex-RSP et son exécution consolidait le coup d'État car consistant à empêcher toute mobilisation de désapprobation du putsch.

Le commandant Korogo a également affirmé avoir oeuvré aux négociations avec les unités loyalistes de l'armée, favorables au régime de transition, pour une sortie de crise à travers un accord qui a abouti au désarmement des éléments de l'ex-RSP.

ab/de/fjb
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