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Art et Culture

SIAO : les artisans face aux exigences du marché

Publié le lundi 29 octobre 2018  |  Sidwaya
Burkina:
© Présidence
Burkina: ouverture du Siao, plus grande foire artisanale d’Afrique
Le 15e Siao, plus grande foire de l`artisanat en Afrique, a ouvert ses portes vendredi à Ouagadougou, malgré "un contexte national et international difficiles", a souligné le ministre burkinabè du Commerce Harouna Kaboré.
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La XVe édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) a ouvert ses portes, le vendredi 26 octobre 2018 en présence du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et de la Gouverneure générale du Canada, Julie Payette. Durant dix jours, des artisans venus d’une vingtaine de pays africains vont exposer leur savoir-faire et échanger sur : «Artisanat développement technologique».

Pendant dix jours, la capitale burkinabè constituera un carrefour des artisans du continent africain. En effet, le 15e Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) se tient du 26 octobre au 4 novembre sous le thème : «Artisanat africain, exigences du marché et le développement technologique». La cérémonie d’ouverture est intervenue le vendredi 26 octobre 2018 en présence du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et de la Gouverneure générale du Canada, Julie Payette. Placée sous le parrainage du président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, cette édition qui consacre les 30 ans de la manifestation, a comme pays invité d’honneur, Madagascar. Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré a, à cette occasion, rendu hommage aux initiateurs de cette plateforme de rencontres entre l’offre et la demande en produits artisanaux, particulièrement au défunt Président du Faso, Thomas Sankara. «Pour cette année, l’Etat burkinabè et ses partenaires, malgré un contexte national et international difficile, ont consenti d’énormes efforts pour que la 15e édition se tienne dans les meilleures conditions», a affirmé Harouna Kaboré. Selon le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, le SIAO est la vitrine de l’artisanat du continent, toute chose qui contribue à justifier la fierté de la capitale burkinabè d’abriter cet événement et d’accorder une place importante à l’artisanat dans la cité. «C’est ainsi que nous avons pu inscrire Ouagadougou comme ville membre du réseau des villes créatives de l’UNESCO dans la catégorie artisanat, culture et art populaire», a renchéri Armand Béouindé. Pour ce qui est du thème de la présente édition, le ministre Kaboré a souligné qu’il interpelle tous les acteurs, directs et indirects, de l’artisanat sur l’insuffisance de recherches techniques et commerciales dans le secteur. En outre, il a fait savoir que les artisans africains apportent beaucoup à l’économie de leurs pays et attendent en retour de réelles solutions de modernisation de leurs métiers. «Tôt ou tard, il ne fait aucun doute que la basse productivité et la faible technicité de l’artisanat africain exigeront que le relais soit pris par des formes industrielles plus évoluées. L’introduction de nouvelles technologies, l’établissement de normes de qualité pour les produits artisanaux sont nécessaires pour une adaptation des produits aux exigences actuelles de la clientèle», a soutenu Harouna Kaboré.

«Comptons sur nos propres forces»

De son avis, la modernisation ne doit pas faire perdre le caractère «Hand made ou fait main» car l’artisanat doit rester un métier des mains et de l’habilité. La ministre malgache de la Culture, de la Promotion de l’artisanat et de la Sauvegarde du patrimoine, Eléonore Johasy a, pour sa part, traduit sa reconnaissance aux autorités burkinabè pour l’honneur fait à son pays. Elle a laissé entendre que le thème appelle les acteurs à relever le défi de la professionnalisation du secteur. «C’est un challenge commun, produire en quantité, en qualité tout en préservant le cachet artisanal. Ainsi, nous devons partager et apprendre des uns des autres pour y arriver», a soutenu la ministre malgache tout en étayant ses propos par une citation de Thomas Sankara : «Comptons sur nos propres forces». Le parrain de l’édition 2018, Alassane Bala Sakandé, a indiqué que ce cadre par excellence de la valorisation de l’artisanat sous toutes ses formes a pu s’imposer au fil du temps comme le plus grand salon africain où sont exposés des objets d’art et de cultures. «Pour être compétitives à l’échelle mondiale, il est impératif que toute les filières artisanale fassent un recours sans pour autant perdre leurs identités aux structures et actions nouvelles les mieux conformes au temps nouveau dans lequel nous vivons. L’art africain se pliera à cette exigence ou ne sera pas dans les siècles à venir», a prévenu le président de l’Assemblée nationale. Il a dit être convaincu que le secteur de l’artisanat en Afrique, quoique riche et diversifié, doit se libérer de l’ornière de l’informel et de ses pesanteurs sociales dans lesquelles il semble s’être enfermé. Pour y arriver, le ministre en charge de l’artisanat a demandé le soutien des institutions et organisations qui s’occupent de la recherche technique appliquée à identifier les possibilités d’amélioration des techniques artisanales et de la qualité du produit. «En utilisant au mieux les traditions artisanales vivaces et les multiples possibilités offertes, nous parviendrons, à coup sûr, à entraîner une plus grande masse d’artisans à fournir un travail soigné pour une plus grande compétitivité de notre artisanat», a argué le ministre. Son homologue malgache, pour sa part, a lancé deux messages: aux acheteurs de faire du marché de l’artisanat un marché équitable et aux décideurs de veiller à la promotion du genre dans le domaine de l’artisanat.

Joseph HARO
Ibrahim ZAMPALIGRE
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