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L’insurrection populaire et résistance au coup d’Etat à 4 ans

Publié le lundi 29 octobre 2018  |  Sidwaya
Remis
© Autre presse par Dr
Remis Fulgance Dandjinou, le ministre en charge de la communication
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L’an IV de l’insurrection populaire et l’an III de la résistance au coup d’Etat ont été commémorés à Bobo-Dioulasso, les 26 et 27 octobre 2018,, autour de diverses activités. Le thème central de cette célébration ayant porté sur « Enjeux et défis de la consolidation des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au coup d’Etat » a été au cœur d’une conférence publique conjointement animée, le 27 octobre 2018 à la Maison de la culture par les OSC et le ministre Remis Fulgance Dandjinou en charge de la communication.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le maître de cérémonie a fait entonner par le public, le Dytaniè, l’hymne national du Burkina suivie de l’observance d’une minute de silence en mémoire des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat du 16 septembre 2016. Après quoi, Nicaise Bruno Millogo, enseignant chercheur à l’université Nazi-Boni, dans le rôle de modérateur, a planté le décor par une première question adressée à Tidiane Dao du mouvement « En rouge » et Douada Ouattara de « Y a en marre », assis de part et d’autre du ministre de la Communication. « Quatre ans après l’insurrection populaire, quelle appréciation faites-vous des attentes des populations ? ». A cette question du modérateur, Douada Ouattara pense que « comparaison faite aux années d’avant l’insurrection, nous allons dans la bonne direction » et dit espérer davantage au bout des cinq ans de mandat du président Roch Marc Christian Kaboré. Tidiane Dao du mouvement « En rouge » a embouché la même trompette en soulignant « qu’à l’heure actuelle, il y a des acquis ». Abordant le bilan des quatre ans après l’insurrection populaire, le ministre Remis Fulgnace Dandjinou a fait noter que le peuple burkinabè ne s’est pas levé seulement contre la modification de l’article 37 et la mise en place du sénat mais aussi contre la vie chère, l’injustice, les frustrations, les problèmes fonciers, la mainmise d 'un groupuscule sur l’économie nationale, le chômage des jeunes devenu latent et bien d’autres griefs qui minaient leur quotidien. Cependant, a-t-il reconnu, des efforts sont faits même si la population continue de clamer que « c’est bon mais ce n’est pas arrivé ». Citant des acquis, le ministre s’est appuyé sur la mesure de gratuité des soins médicaux pour les femmes en grossesses et les enfants de moins de cinq ans décidée par le gouvernement qui est citée comme exemple dans de nombreux pays. « Chaque année, ce sont 35 milliards FCFA que l’Etat consent pour cela », a-t-il dit, avant de reconnaître que « tout n’est pas parfait ». Tout en avouant que les attentes des populations sont énormes, le ministre Dandjinou s’est étalé sur la question sécuritaire qui, de son avis, engloutit une part non négligeable du budget alors affecté pour certains projets.

Les lotissements, une bombe à retardement

De son côté, Guy Hervé Kam du Balai citoyen qui a rejoint entre temps la salle, pensent que les Burkinabè « aiment s’auto flageller ». Ce, d’autant que beaucoup d’entre eux se demandent si c’était la peine de faire l’insurrection. Pourtant a-t-il confié, il y a des changements, rien qu’à commencer par la limitation du mandat présidentiel. Guy Hervé Kam d’indiquer ensuite qu’« au Burkina tout le monde veut le changement mais personne ne veut que ça le touche ». Et de marteler « Qu’après l’insurrection populaire et le départ de Blaise Compaoré, chacun voulait que sa situation change immédiatement. Si chacun veut changer sa situation individuelle, on ne va jamais changer la situation collective ». A en croire Guy Hervé Kam, le principal problème aujourd’hui, c’est la gouvernance. C’est pourquoi, il a invité les OSC à demeurer « une force de veille ». Pour Eloi Sawadogo, le président national de la Ligue des jeunes, « il y a des acquis. Quelqu’un qui connaît Bobo-Dioulasso qui était sans goudron, ne peut pas dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de changement ». Après lui, plus d’une trentaine de personnes ont pris la parole sur diverses questions dont le bitumage des voies à Bobo-Dioulasso, la soumission des marchés publics des entreprises bobolaises, la lutte contre l’impunité, l’emploi des jeunes, la justice, la crise à la SOFITEX, l’importation frauduleuse d’huile, la prise en charge des blessés de l’insurrection populaire et du coup d’Etat, l’accaparement, du foncier rural par les sociétés immobilières etc. Mais le sujet dominant de ces débats, a été celui de la gestion des parcelles à Bobo-Dioulasso et le maintien par le gouvernement de la mesure de suspension des lotissements. Nombreux sont ceux-là qui estiment que la question foncière est une bombe à retardement à Bobo-Dioulasso. Parmi eux, figure Eloi Sawadogo, le président national de la Ligue des jeunes qui dit ne pas comprendre que « ceux qui ont été à l’origine de ces problèmes se pavanent et parlent même du retour de Blaise Compaoré ». Le ministre de la Communication reconnaîtra lui aussi que « Bobo-Dioulasso a un gros problème de lotissement », et se convainc que la société civile a un rôle important à jouer pour asseoir la bonne gouvernance au Burkina.

Frédéric OUEDRAOGO
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