Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a présidé la 17e session ordinaire du Conseil national de lutte contre le SIDA et les Infections sexuelles transmissibles (CNLS-IST), le jeudi 25 octobre 2018 à Ouagadougou. La réunion a été consacrée à l’examen et à la validation des résultats de la revue à mi-parcours du Cadre stratégique national de lutte contre le SIDA 2016-2020.
Le taux de prévalence actuelle du VIH-SIDA au Burkina Faso est de 0,8%. Ce qui représente 94 000 personnes infectées. Il y a 3 100 décès liés à la maladie et on dénombre 3 400 nouvelles infections, dont 30% dans les couples stables. L’indicateur de prévalence est préoccupant au sein de certains groupes : il s’agit des détenus (2,15%), des personnes vivant avec un handicap (4,6%) et du personnel de santé (3,4%). Ce sont les résultats des études épidémiologiques et bio- comportementales, présentés à la 17e session ordinaire du Conseil national de lutte contre le SIDA et les Infections sexuelles transmissibles (CNLS-IST), présidée par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le jeudi 25 octobre 2018 à Ouagadougou. Celui-ci a salué la tenue régulière de l’instance, preuve que les différents acteurs se soucient de l’efficacité de leur intervention. « Les données actuelles, bien qu’encourageantes, nous invitent à des initiatives plus volontaristes », a déclaré le chef de l’Etat. Au terme des travaux, le conseil a estimé que globalement, la prévalence du VIH a connu une baisse significative. Cependant, il note qu’il faudrait pousser davantage la réflexion pour explorer la réalité du contexte épidémiologique national. Pour ce qui concerne les groupes susvisés, il est prévu de prioriser leur cas, en développant des stratégies nouvelles pour que d’ici à 2020, toutes les couches soient touchées par la lutte. S’agissant du Cadre stratégique national (CSN) 2016-2020 de lutte contre la pandémie, sa mise en œuvre a été examinée volet par volet. Au niveau de l’atteinte de l’objectif des trois « 90 », on retiendra que le premier, « 90% des personnes estimées positives, connaissent leur statut sérologique », a enregistré un résultat de 88,88% et 10 457 individus séropositifs sont à retrouver. Le second 90 à savoir « 90% des personnes dépistées positives sont sous antirétroviraux (ARV) » est réalisé à 76,55%. Le troisième, « 90% des personnes sous ARV ont une charge virale indétectable », connaît un résultat de 24%. C’est, selon le Secrétaire permanent (SP) du CNLS-IST, Dr Didier Bakouan, le grand défi à relever. L’autre pan de la revue du CSN examiné est l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. La difficulté sur le point est la faible adhésion des femmes enceintes aux consultations prénatales au cours desquelles ladite transmission est prise en charge.
Plus de 50,392 milliards F CFA investis
Pour changer la donne, les membres du conseil ont recommandé que des efforts soient faits pour une implication des conjoints de ces femmes et que les 2000 enfants qui ont reçu le VIH de leur génitrice soient placés sous traitement. Quant à la mobilisation des fonds pour la lutte contre le SIDA, le communiqué final de la session fait état de plus de 50,392 milliards F CFA pour la période 2016 au 1er semestre 2018 contre une prévision de 76,587 milliards de francs CFA ; soit un taux de réalisation de 74,56%. Sur les 50,392 milliards F CFA, a précisé le SP, l’Etat burkinabè a donné 41%, le reste provient des partenaires techniques et financiers. « La part contributive de chacun de ces acteurs se réduit, alors qu’à l’évidence, il faut renforcer les moyens», a noté Dr Bakouan. Au terme de l’évaluation, les participants à la session ont fait des réajustements pour le temps restant du CSN. Ces réajustements ont un coût de près de 1,696 milliard F CFA. Jugeant la mise en œuvre du CSN globalement satisfaisante, au regard de résultats obtenus, le président du Faso et les membres du CNLS-IST ont souhaité une plus grande implication des agents de santé à base communautaire dans la lutte contre les IST et pour l’amélioration des conditions de vie dans les prisons, afin de réduire la vulnérabilité des détenus au VIH. La réflexion en vue de l’amélioration des normes juridiques en matière de lutte contre le SIDA a aussi été proposée. Pour sa part, la société civile a souhaité un renforcement de ses capacités contributives et les partenaires techniques et financiers se sont engagés à nouveau à accompagner le Burkina sur la voie de la fin du VIH au sein de sa population.