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Kaba Alexandre Diakité: «Les problèmes de leadership ont divisé le Balai citoyen»

Publié le mercredi 24 octobre 2018  |  FasoZine
Conférence
© aOuaga.com par A O
Conférence de presse du Balai citoyen sur la situation nationale au centre Norbert Zongo à Ouaga
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Diakité Diafodé Kaba Alexandre est le responsable du Collectif du mouvement le Balai citoyen de Bobo-Dioulasso. Dans cette interview, celui qui était membre du mouvement balai citoyen explique les raisons de la dissidence avec ses anciens amis. Pour ce dernier, cette fracture est intervenue suite à des querelles de leadership.

Fasozine : Que se passe-t-il entre le Balai citoyen de Bobo-Dioulasso et celui de Ouagadougou ?

D.D.K.A : Pour dire vrai, nous ne parlons plus le même langage depuis 2015. Les membres que nous sommes aujourd’hui, essayons de passer à autre chose. Mais en réalité, il y a eu beaucoup de fracture au sein du mouvement. Il est vrai que personnellement je suis en bonne intelligence avec les leaders du Balai citoyen même si en 2015, nous nous sommes beaucoup tirailler. J’ai créé une entreprise de production et de management d’artistes et événementiels. Et comme nombre des leaders du mouvement sont également de ce milieu, nous nous croisons régulièrement dans les festivals en Europe comme au Burkina ici. Nous avons essayé de passer l’éponge sur certaines choses mais pour dire vrai, il y avait eu une grosse division au sein du mouvement parce qu’il y avait un problème de leadership. C’est parti du fait qu’au niveau du Balai citoyen de Ouagadougou, la coordination nationale voulait faire de la coordination régionale une marionnette alors qu’en terme d’engagement, d’action et de mouvement, la coordination régionale de Bobo était la plus présente sur le terrain. Elle répondait plus même en terme de mobilisation contrairement à Ouagadougou où les mobilisations étaient lancées par le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) qui organisait la plupart des marches et des mouvements dont profitaient les organisations de la société civile comme le Balai citoyen et d’autres. À Bobo, le CFOP était représenté certes mais par des personnes qui n’avaient pas cette capacité de mobilisation comme à Ouaga. Nous étions plus exposés que ceux de Ouagadougou. Le 29 octobre 2014, j’ai été arrêté et enfermé avec certains camarades jusqu’au 31 octobre où nous avons été libérés. Lorsqu’à un moment pour question de leadership, on ne reconnait pas votre engagement et on vous fait passer pour un faux type, ce n’est pas intéressant.

Y a-t-il eu tentative de corruption ?

Bien sûr que cela ne manque jamais. Même certains de l’ancien régime (le régime de Blaise Compaoré Ndlr) m’ont fait des propositions. En tant que jeune, j’aurais pu accepter mais j’ai vu que ce n’était pas l’objectif et qu’il fallait me battre pour qu’il y ait le changement tant souhaité. Aujourd’hui, je peux taper ma poitrine pour dire qu’il n y a personne qui puisse dire qu’il m’a donné telle ou telle chose.

Comment pouvez-vous vous départir des révélations troublantes sur certains de vos responsables ?

Nous nous départissons très facilement parce qu’à Bobo, notre position a toujours été claire et les gens la connaisse très bien. Ces déclarations qui se font actuellement à l’égard de certaines personnes du Balai citoyen notamment de Ouagadougou, moi je ne dirai pas que c’est vrai ou faux parce que je ne détiens pas les preuves. Il y a des personnes qui m’ont approché pour dire que les leaders du Balai citoyen de Ouaga ont pris ceci ou cela mais nous à Bobo, nous sommes à l’aise parce qu’à un moment donné, nous avions voulu attirer l’attention de ceux de Ouaga qu’il fallait qu’on marche ensemble. Nous avions refusé la coordination nationale du Balai citoyen qui était juste composé des gens résidant à Ouagadougou. Nous leur avions fait comprendre que la coordination nationale d’un mouvement, c’est le regroupement des coordinations régionales. Et c’est cette même coordination qui a rédigé les textes sans aucun membre de Bobo. Donc nous sentions qu’il y avait une main mise qui excluait ceux de Bobo. Aujourd’hui quand on dit que le Balai est comptable de ceci ou cela, je ne me sens pas concerné parce qu’il y a eu pas mal de choses pour lesquelles nous n’avions pas été associés.

Les deux structures collaborent-elles aujourd’hui ?

Il n’y a pas de collaboration entre nous. Il y a eu des approches mais actuellement, c’est la rupture même si nous nous rencontrons individuellement.

Combien de Balai citoyen il y a-t-il à Bobo-Dioulasso aujourd’hui ?

Il y en a deux parce qu’il y a le mouvement Balai citoyen dont nous étions tous membres et qui continue toujours à avoir ses représentants. Après la cassure, nous avons créé le Collectif Balai citoyen et les responsable Balai citoyen de Ouaga sont venus à Bobo pour mettre en place une coordination sans nous. Il y a également le Collectif Balai citoyen dont je suis le coordonnateur et porte-parole. Avec tout ce qui s’est passé, j’avais pris du recul par rapport à la société civile pour beaucoup plus me concentrer sur mes activités personnelles. Je me suis rendu compte que dans le monde de la société civile, il y a trop de faux coups. On a l’impression qu’au Burkina, plus tu es fou, plus on t’apprécie mais plus tu es véridique, plus on te rejette. Mais nous avons le sang patriotique et lorsqu’on remarque qu’il y a quelque chose de flou, nous ne tardons pas à réagir.
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