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Dr Georges Coulibaly de Maries Stopes Burkina : “La contraception pour les jeunes n’est pas acceptée ...”

Publié le mardi 23 octobre 2018  |  Sidwaya
Mariages
© aOuaga.com par Séni Dabo
Mariages forcés et contraception au Burkina : Amnesty international fait un état des lieux
Mardi 26 avril 2016. Ouagadougou. Hôtel Royal Beach. Amnesty international a présenté son rapport intitulé "Contraintes et privées de droits : mariages forcés et barrières à la contraception au Burkina Faso" au cours d`une conférence de presse
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Sidwaya (S.) : Malgré la sensibilisation, l’on enregistre beaucoup de grossesses non désirées et des avortements provoqués. Comment peut-on expliquer cette situation ?

G.C. : C’est une situation un peu grave. Mais en se fiant aux données de 2012, selon l’ISSP, environ 80% des 105 000 avortements sont des avortements dangereux. Ils ont été pratiqués soit par des personnels non qualifiés, soit par les filles elles-mêmes à travers l’utilisation des substances toxiques, avec tous les dangers possibles. Ces avortements finissent par des décès, des séquelles à vie liées à ces pratiques dangereuses. L’avortement intervient lorsque l’accès aux méthodes modernes de PF a échoué parce qu’au Burkina, on a environ 25% de besoins non satisfaits. La première raison, c’est le manque réelle d’informations, la non disponibilité des services et évidemment le non accompagnement lorsque les enfants ont des soucis. Parce que le comportement sexuel dangereux doit pouvoir trouver une réponse auprès d’un adulte. Cette passerelle n’existe pas au niveau des communautés et des établissements secondaires.

S. : Dans plusieurs cas, ces avortements sont inachevés, dangereux avec des multiples risques. Que faites-vous pour préserver la santé de la jeune fille?

G.C. : Nos prestataires sont formés pour offrir les soins après avortement. Donc pour toute femme qui se présente dans une situation d’avortement incomplet, pour une raison ou une autre, pour nous, il ne s’agit pas de savoir d’où cela provient, le plus important, c’est de la prendre en charge. Qu’elle ait de l’argent ou pas, c’est une situation d’extrême urgence. L’année dernière, nous avons eu près de 800 cas de prise en charge de soins après avortement dans l’ensemble de tous nos points de prestation, nos cliniques et nos équipes mobiles. Nous avons de nombreux cas de jeunes filles qui viennent souvent avec ce genre de situations assez délicates et nous arrivons à les prendre en charge.

S. : Quelles sont les raisons invoquées par celles-ci pour ne pas se rendre dans des services adaptés ?

G.C. : Elles affirment, pour la plupart, avoir été surprises par la grossesse. En outre, elles préfèrent se remettre à leurs amies en se disant que cela marchera à tous les coups. C’est généralement, elles-mêmes qui le font. Elles avalent des comprimés, qu’elles trouvent dans certains circuits.

S. : Quels peuvent être les solutions aux avortements clandestins ?

G.C. : L’avortement intervient lorsque l’accès aux méthodes modernes de PF a échoué. En tant qu’organisation, nous avons placé les jeunes de 15 à 19 ans comme une cible à haut impact. Pour nos prestataires, offrir une méthode contraceptive à un jeune de 15 à 19 ans, deux fois plus d’impacts pour la communauté qu’offrir une méthode contraceptive a une femme en union. Donc, nous allons placer vraiment la question de l’accès des jeunes aux méthodes contraceptives comme une priorité essentielle de nos interventions. La seconde chose que nous allons faire, c’est de former l’ensemble de nos prestataires à ce qu’on appelle l’offre de service conviviale pour les jeunes. C’est-à-dire de faire d’eux des personnes de confiance, qui sont ouvertes aux jeunes et auprès de qui, les jeunes peuvent avoir accès aux services. Nous nous sommes rendus compte que parler de la question des grossesses en milieu scolaire, des méthodes modernes de contraception pour les jeunes, ne sont même pas acceptés par ceux qui sont chargés de leur éducation. C’est une question d’ignorance.

S. : Comment la jeunesse peut-elle éviter les grossesses et les cas d’avortements à risque ?

G.C. : La jeunesse ne doit jamais avoir peur de se confier à un prestataire, à un adulte, lorsqu’elle fait face à une situation qui peut avoir des conséquences. Il y’a de nombreux jeunes qui n’ont jamais le temps pour écouter les messages de sensibilisation. Que les jeunes se donnent un petit temps pour écouter les messages que nous avons élaborés pour eux pour qu’ils puissent réaliser leurs rêves et prendre la relève.

A.A.N
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