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Lutte contre les mutilations génitales féminines : Galvaniser les actions politiques en Afrique

Publié le mardi 23 octobre 2018  |  Sidwaya
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© Présidence par DR
Journée internationale de la Tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines (MGF)
Mardi 6 février 2018. Ouagadougou.A l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso a commémoré la 15ème édition de la Journée internationale « Tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines (MGF) » sous la présidence de Madame Sika Kaboré.
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Le ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille en collaboration avec l’Union africaine (UA), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) organise, du 22 au 25 octobre 2018 à Ouagadougou, une conférence sur les Mutilations génitales féminines (MGF). Cette conférence marque le lancement officiel d’une campagne mondiale pour l’élimination de la pratique.

Plus de 200 acteurs engagés dans la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF), venus d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique, se concertent, du 22 au 25 octobre 2018 à Ouagadougou. Et ce, en faveur d’une conférence internationale sur les MGF organisée par le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, en collaboration avec l’Union africaine (UA), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Cette conférence vise à sonner la mobilisation collective, tant au niveau politique, institutionnel que communautaire, autour des nombreux défis à relever dans le domaine des MGF, de la protection et de la promotion des droits de la femme. Mais ce qui intéresse plus les organisateurs de cette rencontre est une mobilisation politique autour de la question. D’où le thème : « Galvaniser les actions politiques en faveur de l’élimination des MGF ». De façon spécifique, cette conférence a pour objectif d’accroître la responsabilisation multisectorielle et de plaider pour une augmentation des ressources nationales en faveur de la lutte contre ces pratiques traditionnelles néfastes. A l’issue de la rencontre, il est attendu des participants, une feuille de route multisectorielle quinquennale et une déclaration finale qui réaffirme leur engagement à mettre fin aux MGF dans le monde en général et en particulier en Afrique. Un engagement qui est cher à la directrice générale adjointe de l’UNICEF, Fatoumata Ndiaye, qui s’est dit «choquée» par la «persistance» de la pratique qui, en dépit des actions de sensibilisation, de plaidoyer et de répression, demeure un «problème de droit, de santé publique, de dignité humaine et de discrimination basée sur le sexe». Elle a alors attiré l’attention des conférenciers sur la nécessité de renforcer les actions de lutte au regard des prévisions peu reluisantes dans le domaine. En effet, elles estiment à 68 millions, le nombre de filles qui pourraient être exposées à un risque de MGF avant 2030. Des chiffres qui traduisent, selon Mme Ndiaye, l’urgence de galvaniser l’engagement politique et la responsabilisation en vue de s’assurer que les normes sociales négatives perpétuant les MGF sont abordées par le biais de ressources systématiques et de l’application de la loi.

Le leadership du Burkina reconnu

Une loi qui, de son avis, ne fait pas défaut puisque les Etats sont signataires d’un certain nombre de conventions, de déclarations et de résolutions internationales, qui contiennent des dispositions en vertu desquelles les MGF constituent des violations des droits humains et obligent les pays à prendre des mesures pour les prévenir et les éliminer. « Vous avez pris des engagements. Nous vous invitons seulement à tenir les promesses que vous avez faites », a-t-elle appelé les Etats. En attendant l’opérationnalisation de cet engagement par tous les Etats, celui du Burkina Faso a été salué en tant que leader dans la lutte contre la pratique.
Un leadership, qui lui a permis de faire des avancées significatives dans la marche vers l’élimination de l’excision. En témoigne, la baisse du taux de prévalence pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans qui est passé de 13,3% en 2010 à 11,3% en 2015, selon l’Enquête multisectorielle continue (EMC) de 2015, soit une baisse de deux points de pourcentage en 5 ans. Mieux, le même taux pour la tranche d’âge de 15-49 ans a baissé de 8 points, passant de 75,8% à 67,6%. Un résultat qui, selon la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laurence Ilboudo/Marchal, est à mettre au compte non seulement de la synergie d’actions entre les acteurs, mais aussi et surtout de la volonté politique des autorités de venir à bout de cette pratique néfaste. Elle a salué, à cet effet, l’engagement personnel du président du Faso, Roch March Christian Kaboré, « Champion mondial » de la lutte contre les MGF et de son épouse, Sika Kaboré, présidente d’honneur du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) et ambassadrice de bonne volonté du Comité inter-africain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants( CIAF).
Toutefois, la ministre Ilboudo a invité les autorités à toujours les accompagner. Car, des défis restent à relever pour une éradication totale du phénomène au « pays des Hommes intègres ».
Un accompagnement que l’a assuré le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, qui a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à soutenir les actions en faveur de l’élimination totale des MGF au Burkina Faso. « L’excision est une pratique ancestrale à laquelle on doit absolument mettre fin. Car, elle porte atteinte aux droits des femmes », a-t-il souhaité.

Nadège YAMEOGO
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